Borgen // Saison 3. Episodes 7 et 8. Faldet / Man har et standpunkt.
Je dois vous avouer quelque chose : la montée des marches de la fin de l'épisode 3.08 m'a mis les larmes aux yeux. Je ne m'y attendais pas du tout mais ce moment, où Birgitte reprend tout d'un
coup des forces et redevient celle que tout le monde aime au Danemark était un grand moment pour Borgen. Pour tout vous dire, je crois que j'en pleure encore en vous écrivant ces
lignes. Mais ces deux épisodes permettent également de retrouver le Borgen que j'adore dans une configuration totalement différente étant donné que ces deux épisodes cherchent à
détruire Birgitte avant de lui redorer son blason à la fin du 3.08. Tout commence avec "Faldet" (3.07). Cet épisode commence avant tout à nous parler de la maladie de Birgitte et
de la place qu'elle commence à prendre sans sa vie politique. Bien que cela soit une constante dans le monde politique (on a souvent des cas médicaux qui justifient les faiblesses de certains
politiciens), globalement c'est très réussi. Notamment car Borgen parvient à donner à cette intrigue quelque chose d'inattendu. Un ton beaucoup plus rythmé et intelligent.
Cela passe par exemple par la Table Ronde de TV1 où Birgitte va perdre pied devant le Danemark entier. Cette femme qui était autrefois la Présidente du Parlement se apparaissait
alors à l'antenne comme une personne qui n'était pas préférée. Le moment le plus touchant de cet épisode est celui où elle avoue à ses enfants qu'elle a un cancer et que ce dernier est en bonne
voie de guérison. C'était un moment que j'attendais et qui a été fait avec beaucoup de sagesse et de simplicité. On ne pouvait donc pas demander mieux de la part de Borgen. Les
scénaristes exploitent également en parallèle tout autre chose : la bataille des chaînes pour les élections. TV1 n'est plus la chaîne numéro quand il s'agit d'informations et de
politique, du coup elle tente de redorer petit à petit son blason en faisant en sorte que l'évènement soit sur sa chaîne. Cela m'a rappelé la bataille de TF1 et de France
2 lors des diverses élections (et l'on avait alors pu découvrir avec les audiences du débat télévisé que France 2 était arrivée largement en tête, devant la première
chaîne de France). Borgen tente de nous montrer comme cela fonctionne même si au fond c'est presque trop bref.
Mais derrière tout cela il y a aussi l'instinct des journalistes. A commencer par le présentateur vedette de TV1 qui couche avec une jeune femme dont il va parvenir à écouter une
conversation. A l'antenne cela donne quelque chose de pas suffisamment électrique. J'aurais bien aimé que l'on s'empoigne pour se dire ses quatre vérités. C'était bien plus intéressant vous ne
pensez pas ? Il y a donc "Man bar et standpunkt". Birgitte a perdu quelque chose dans l'épisode précédent : son statut de femme forte. C'est alors qu'elle va devoir rejoindre
dans un premier temps l'alliance de tous les petits partis. Sauf que ce n'est pas du tout ce qu'elle veut, surtout que la plupart des idées qu'il y a dedans ne sont clairement pas en accord avec
la politique des Nouveaux Démocrates. Mais Birgitte ne peut pas se laisser démonter. Elle va alors commencer par avouer sur la 2 (et non pas TV1) qu'elle a eu un cancer et qu'il
est maintenant en phase de guérison. Elle veut maintenant que l'on ne parle plus du tout de sa maladie mais uniquement de politique. Elle a bien géré la chose même si j'aurais bien aimé voir la
préparation de cette interview.
Nete est la balance. C'est un peu simpliste mais bon, ce n'est pas bien grave. C'est l'issue logique de cette histoire et le face à face finale avec Birgitte était plutôt intelligent et bien géré
par les scénaristes de Borgen. Finalement, ces deux épisodes tentent de développer de nouvelles choses et surtout une nouvelle manière de traiter les problèmes de Birgitte pour
revenir sur le devant de la scène danoise. J'aime bien que l'on ne lui rende pas la tâche difficile même si l'on sait pertinemment que l'issue de cette saison est son retour à la tête du pays. Ce
n'est certainement pas possible autrement, d'autant plus dans une configuration de dernière saison d'une série.
Note : 8/10 et 9/10. En bref, géré avec beaucoup de simplicité les deux épisodes oublient parfois de traiter la politique de façon plus profonde mais le discours est poli et
intéressant.