Quelle n'a pas été la surprise des amateurs de cinéma, souhaitant simplement voir un film sur les Black Panthers dimanche, lorsqu'ils ont vu débarquer un escadron de policiers au club Jerry Rubin. Un coup de téléphone les aurait prévenu qu'un film interdit allait être diffusé dans ce lieu de culture alternatif et qu'on y préparait des actions apportant désordre et chaos. Les documents de tous les spectateurs ont été vérifiés, des interrogatoires ont été menés (pourquoi ils regardaient ce film ? Qu'est-ce qu'ils comptaient faire ensuite ? Pourquoi ils étaient si mal habillés ) et 25 personnes ont même été embarquées au poste de police.
Depuis un mois les tensions entre la polices et la jeunesse tendance alterno-punko-anarchiste s'accentuent. Le 4 avril, 7 adolescents ont été arrêtés, car ils étaient accusés d'avoir provoqué une bagarre. Ils se sont plaints au Mouvement pour les droits de l'homme d'avoir été violemment battus par des policiers.
Une semaine plus tard, quelques minutes après le début d'une manifestation (autorisée) contre les violences policières, organisée par les antifascistes, les punks et d'autres "informels" (membre d'une organisation non autorisée), les OMON ont arraché leur banderole et une dizaine de manifestants ont été appréhendés et menés au poste. Enfin, lors des défilés du 1er mai, à l'approche du Kremlin, les forces de l'ordre ont voulu les séparer du cortège officiel.
Le leader du Mouvement pour les droits de l'homme, Lev Ponomarev, remarque également que la tension entre les structures de force et la jeunesse augmente. "Les jeunes ne font pas forcément de politique, mais ils se sentent libres, libres de choisir leurs vêtements, leurs goûts musicaux, leurs coiffures etc. Je pense qu'ils défendront cette liberté. Et ma tâche est que cette lutte se fasse sans violence ni extrémisme."
En d'autres mots, à vouloir éloigner tout élément extrémiste de la société, on risque d'extrêmiser les citoyens, notamment les jeunes.
Source photo : Fota-mota.ru