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La pivellina

Publié le 25 octobre 2013 par Dukefleed
La pivellinaNaissance du lien maternel
Dans une banlieue populaire de Rome, des artistes de cirque vivent dans leur campement de caravane en attendant des jours meilleurs. Patty, un jour dans un jardin public, tombe sur une fillette de 2 ans abandonnée par sa mère : Asia. Plutôt que de signaler l’abandon à la police, elle décide de la prendre sous son aile soutenue par toute la communauté dans l’attente du retour de la maman.Ce film traite avec beaucoup de justesse de la création d’un lien maternel. Lent et très linéaire, le couple de réalisateur, issu du documentaire, filme à la manière des naturalistes : caméra portée, priorité au plan séquence, lumière blafarde car naturelle, tournage à hauteur d’hommes et d’enfants,… Dans un esprit retour aux sources du cinéma et proche du cinéma amateur, la priorité est donnée au réalisme pour suivre au plus près les acteurs de cette histoire. Le résultat est à mi chemin entre « Rosetta » des Dardennes et « La strada » de Fellini. Le tout donne un film au ton vrai, neutre, empli de modestie, hyper honnête, jamais caricatural et ni dans l’émotion facile. Les valeurs d’humanisme véhiculées par ce film sont un pur bonheur.Par contre, on regrette que l'univers du cirque dans lequel la fiction s'inscrit ne soit pas davantage mis en valeur. Mais la plus grande déception est encore ailleurs. Si la découverte soudaine par Patty d'une fillette abandonnée est présentée comme l'un des ressorts scénaristiques du film, elle ne parvient pas pour autant à instaurer la tension dramatique à laquelle on pouvait s'attendre. Il est notamment dommageable que le déchirement provoqué par le retour de la fillette chez ses parents soit à peine effleuré. Le scénario exploite une intrigue trop mince et dépourvue de rebondissements, les scènes s’enchainent souvent sans qu’aucune ligne directrice ne soit véritablement perceptible. C’est là que l’on se dit que la tension dramatique que mettent les Dardennes dans leur film est absente ici et qu’un Loach aurait pu rendre une copie plus forte sur un drame social comme celui-ci. Les deux réalisateurs hésitent trop entre fiction et documentaire et nous mettent trop à distance. Mais il s’agit d’un premier film avec un budget ridicule ; le résultat est donc prometteur et le prochain film mérite d’être observé.
Sorti en 2010

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