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Le Printemps de la Renaissance

Publié le 25 octobre 2013 par Mpbernet

25 octobre 2013

La sculpture et les arts à Florence, 1400 - 1460

donatellopredellestgeorges

Voilà une présentation claire et intelligente des innovations qui révolutionnèrent l’art occidental au début du XVème siècle à Florence. Essentiellement consacrée à la sculpture, cette exposition vaut vraiment le détour pour mieux comprendre la Renaissance italienne, ses attaches avec la statuaire gothique finissante et surtout l’influence des œuvres antiques, grecques et romaines.

Saint Matthieu-Ghiberti

C’est alors l’époque des riches mécènes – Florence compte près de 40 000 habitants et elle domine l’Europe par l’industrie de la soie et les services bancaires - qui passent d’importantes commandes aux artistes les plus prestigieux : Donatello, Brunelleschi, Ghuberti, Michelozzo, Luca della Robbia … Pour les portes du baptistère de Florence, le concours portait sur le thème du sacrifice d’Isaac. C’est Ghiberti (en bas à droite) qui l’emporta sur Brunelleschi, le génial concepteur de la coupole de Santa Maria dei Fiori. La compétition s’empare des « Arte » ou corporations, pour la décoration de l’église Orsanmichele : la monumentale statue de bronze de Saint Matthieu – saint patron des banquiers – encore un travail de Ghiberti - vous cloue au sol de son regard perçant.

chevaldebronze
viergeetenfantPazzi

On découvre alors et codifie les lois de la perspective. Une extraordinaire œuvre a fait le voyage de Florence : c’est la prédelle de Saint Georges et le Dragon : l’élément révolutionnaire employé par Donatello est le relief écrasé (“rilievo schiacciato” ou “stiacciato”). Par un effet d’optique, Donatello a créé une perspective atmosphérique, en diminuant l’épaisseur du relief sculpté sur une surface bosselée. À l’extrême, seule une ligne mince est gravée sur la surface ; c’est le cas des arbres à l’arrière-plan dont on perçoit la ligne de fuite. Seul Masaccio, dix ans plus tard, dans la chapelle Brancacci (une de mes émotions artistiques les plus fortes de ma vie) utilisa cette perspective en peinture.

Presentation-au-temple GentiledaFabiano

Avec quelques rares peintures comme la présentation au Temple de Gentile da Fabiano, aux couleurs d’une fraîcheur bouleversante, un petit tableau de Masaccio (mort à 27 ans en 1428) et qui commença les fresques de la chapelle Brancacci, un Saint Paul peu connu, un portrait de Giotto, deux tableaux de Filippo Lippi. Un peu maigre selon moi, mais ce n’est pas le propos de cette exposition conçue en collaboration avec le musée du Bargello et la Fondation Palazzo Strozzi.

Isaac
IsaacGhiberti

Mon artiste préféré : Luca della Robbia et ses extraordinaires vierges à l’enfant en terre cuite vernissée. Mais la plus belle madone est en marbre blanc finement veiné de gris, elle tient son fils front contre front, avec un fantastique effet de fenêtre en perspective : on reste sans voix encore une fois devant Donatello, dont on admire dès l’entrée la copie très agrandie d’une tête de cheval grec destinée à une statue équestre jamais achevée.

lucadellaRobbia

Il n’y a pas beaucoup de monde autour de ces statues magnifiques. C’est à la fois dommage et confortable. Et nous avons une nouvelle fois constaté combien le Louvre rassemble une foule cosmopolite, jeune et réellement populaire, malgré le tarif relativement élevé ! J’apprécie d’autant plus notre affiliation à la Société des Amis du Louvre …

Au Musée du Louvre, aile Sully niveau bas, jusqu'au 6 janvier - 13€, sauf le mardi.


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