Samaria: la plus grande et plus vieille réserve naturelle
Viatao, en partenariat avec l’association Echoway, a publié le Natural Guide Pérou : 500 pages de bonnes adresses et de conseils pour voyager responsable au Pérou, dans le respect de la nature et à la rencontre des habitants.
Parmi les nombreux lieux présentés dans le guide, Pacaya Samiria est l’un des plus emblématiques d’une autre façon de découvrir le pays : écosystème préservé, tourisme rural et communautaire, déplacements doux, etc.
Le Pacaya Samiria est en fait une jungle lacustre qui vit au rythme de l’eau et vous immerge dans un écosystème fabuleux. On la situe souvent comme proche d’Iquitos, elle est si vaste en réalité qu’on peut y entrer depuis Yurimaguas et Lagunas ou depuis Iquitos via Nauta.
Constituée de plus de 2 millions d’hectares soit 1,5% de la superficie du pays, cette jungle lacustre (« bosque inundable » ou « aguajales ») est composée d’une végétation touffue, de petits bras de rivières et de lagunes dont le niveau des eaux monte et descend au fil des crues des fleuves qui l’entourent. On y recense 449 espèces d’oiseaux, 102 de mammifères dont le célèbre dauphin rose, 69 de reptiles, 256 de poissons et 1 024 plantes différentes.
Entre mi-octobre et mi-mars, époque de crue, l’eau des fleuves inonde une grande partie de la jungle ; c’est donc la meilleure époque pour observer la faune aquatique dont le lobo de río (loutre géante) ou le paiche, le plus grand poisson d’eau douce au monde. Sa pêche est interdite à certaines époques pour faciliter sa reproduction.
À l’opposé, la saison sèche, à partir d’avril, permet d’observer la faune terrestre qui se réfugie le reste du temps au fond de la jungle, comme les tortues charapas et taricayas qui ont fait l’objet d’un projet efficace de repeuplement. Les différentes communautés veillent sur les œufs sur des plages artificielles aménagées et la population augmente de nouveau.
C’est l’une des seules réserves où l’offre rurale et communautaire est réellement existante. Ici, au bord des fleuves Marañón et Ucayali, vivent 42 000 personnes regroupées en 94 villages et 50 000 autres dans la zone frontalière. Il est possible d’entrer au Pacaya par le biais d’agences importantes ou de lodges mais le bateau sera alors à moteur et le groupe de 10 à 12 personnes, ce qui n’est pas l’idéal pour observer la jungle. Cependant, vous n’avez à vous occuper de rien et tout est bien ficelé.
Partir avec un guide d’une communauté locale se fait dans des conditions plus sommaires, mais garantit d’être au plus près de la faune. Beaucoup reprochent à Iquitos, «la perle de l’Amazone», d’être une grande ville bruyante où il est difficile de côtoyer la jungle qu’on était venu voir. C’est que celle-ci a un prix : renoncer au confort et prendre son temps. En effet, 3 jours au minimum (une semaine serait l’idéal) sont nécessaires pour repartir riche d’une expérience hors du commun.
Dans son sac : poncho de pluie, anti-moustique, trousse de secours, bottes, eau potable. Les lodges louent du matériel ou, à Iquitos, magasin Comisea (Arica 348).
Réserve : 60s pour 3j ; 120s pour 6j. Programme de gardes-parcs volontaires pour 45 à 90j. Présenter sa « solicitud » à SERNANP (Tél.930-942,065223555, pacayasamiria.org, Calle Jorge Chavez)