REVIEW - Développé par Damon Albarn, Africa Express permet à des musiciens occidentaux et africains de se rencontrer et d’improviser sur une même scène… Et où, mieux à la Fiesta des Suds, ce combo hétéroclite pouvait faire son show ?
Evacuons tout de suite le point noir de la soirée : le son ! Attention, je précise ma pensée, le son était très bon… quand il fonctionnait ! Les attentes entre deux prestations ont été parfois trop longues (provoquant quelques sifflets sous le chapiteau). Il faut dire que la manœuvre sonore pour un ou deux groupes sur scène, c’est relativement simple… mais quand on a multitude d’artistes aussi hétéroclites avec chacun sa sono, son retour, sa puissance et son volume, cela relève de la prise de tête.
Heureusement, la variété des musiciens, chanteurs et prestations a été largement à la hauteur de ces cinq heures de show, menées par Damon Albarn, heureux comme un gosse dans un magasin de bonbons.
Passons sur le fait qu’il a (encore) rajeuni depuis Dublin (mais comment fait-il ?), et que sa présence indéniable mais discrète derrière son clavier ou en coulisses, était l’attraction de la soirée.
Africa Express rassemblait hier un combo mêlant M, Rachid Taha, Kasabian, Django Django, Maverick Sabre, Fatoumata Diawara, Tony Allen (en renfort batterie), Batida, Diabel Cissokmo, Bassekou Kouyate, Romeo Stoddart, François (sans & The Atlas Mountains), Damon Albarn et j’en passe…
Une grande fête joyeuse, un peu bordélique, retentissante, drôle, tendre, pleine d’humanité, de chaleur, de bonheur. Les spectateurs ne sont pas trompés d’endroit hier soir… La Fiesta des Suds a encore prouvé que le métissage musical (rock, pop, rap, hip hop, raï, etc.) est l’un des trésors le plus précieux que nous possédons.
Je retiendrai les prestations incroyables d’énergie et de jubilation de Matthieu Chédid en grand Machistador, Rachid Taha qui a fait se réveiller certains exilés des côtés et qui a provoqué un ‘Rock The Casbah’ jubilatoire en duo avec Albarn en mode "Song 2" s’égosillant vers la foule et M à la guitare, la toujours divine Fatoumata Diawara, et la reprise toute en douceur de "Out Of Time" chantée par un Damon Albarn enchanté.
Alors, si vous avez la chance de voir passer l’Africa Express, n’hésitez pas une seconde, foncez. Cela fait un bien fou.