Dans la salle de congrès devant un parterre bien identifié, la surprise ou la bombe du jeune président congolais été sans nulle doute celle qui est arrivée. Je vous annonce, "que dans le cadre de ma politique d’ouverture, je nommerais bientôt un gouvernement d’union nationale. Celui-ci aura pour mission principale le rétablissement de la paix, le retour de l’autorité de l’État, la reconstruction, l’amélioration des conditions sociales des populations et l’organisation des élections."
L’autre temps fort de ce discours sera celle de la proposition de voir les femmes facilitées à accéder aux postes politiques électives avec une proposition de loi qui prévoit un siège dans chaque circonscription de trois ou plus de sièges rien qu’au concours des femmes. Les applaudissements de l’assistance, suivi de la levée de plusieurs d’entre elles dont les femmes témoignent par la suite de la satisfaction de deux chambres, sensée concrétisée cette proposition de loi en loi proprement dite.
Lorsque qu’on examine, les réformes économiques auxquelles a fait allusion le président de la République, le souhait d’une répartition équitable des richesses du pays avec la lutte contre la corruption, la vie chère dont la paie de la dette intérieure et l’enrichissement illicite mais aussi les reformes institutionnelles allant jusqu’à l’indépendance budgétaire du pouvoir judiciaire d’ici l’exercice 2014. Il se remarque une vision politique tendant sensiblement vers une perestroïka à la congolaise. A l’instar de la Russie de Mikhaïl Gorbatchev en avril 1985 qui a décidée de mettre en place la perestroïka (restructuration axée sur la liberté d’expression et la transparence dans la gestion) pour sauver l’État de l’effondrement économique, les Congolais ont, lors de ce rendez-vous avec l’histoire -dont a pris part le président de la République sœur du Congo Brazzaville Denis Sassou Nguesso et la présidente de la Commission de l’Union Africaine la Sud Africaine Kosazana Dlamini Zuma-, décidé d’embrasser des méthodes drastiques visant la paix, l’éradication des groupes armées dans le renforcement de l’Armée loyaliste, la cohésion nationale. Tout cela pour chuter sur un impact réel dans le panier de la ménagère congolaise. C’est ce que Joseph Kabila Kabange a appelé le sens du bien commun d’éthique et de morale dans un changement de mentalité et de comportement de manière radicale.
Bien qu’ayant une majorité au parlement, Joseph Kabila devra accepter de céder certains fauteuils ministériels à certains leaders de l’opposition et de la société civile. Ces concessions vont loin, jusqu’à préciser lui-même le respect de la constitution, ceci sous-entendant une éventuelle non représentation du président actuel en 2016 lors des élections pour un nouveau mandat.
A la sortie de la salle de congrès, beaucoup d’analystes indépendant examinant la hauteur du sacrifice politique qu’est appelé le président congolais a consentir pour gagner la cohésion nationale et la paix. Se disent étonnés ce jour par ce discours et pensent qu’il est historique.
A en croire le président, de bonnes volontés politiques naissent ce jour, à l’opposition de se demander où était-elle tous ces temps perdus, cette volonté de relever le Congo de construire une Armée forte et dissuasive? Roger Mastaki président de l’UDPS d’Étienne Tshisekedi en province du Sud Kivu, absent des concertations nationales, prend ceci pour un leurre politique et pense que les agendas cachés finiront toujours par ressurgir. Au député de l’opposition Jean Lucien Mbusa de se demander qu’est-ce que cache ce chapelet de bonnes intentions que dévoile ce jour la Présidence congolaise. Tout en reconnaissant la profondeur et la pertinence du message, il s’exprime en ces termes: "il a touché pour une fois les vraies attentes des Congolais". Pour sa part le député de la majorité Olivier Kamitatu qualifie ce propos de pessimiste et pense que l’ouverture que prône le chef de l’État devrait aller dans tous les sens et voir l’opposition s’ouvrir à son tour et à Jean-Marie Bulambo député de la majorité aussi de préciser que les vraies problèmes étaient économiques. Comme le président pense à reformer totalement ce secteur il y a lieu de croire à des avancées très significatives au lendemain de ce discours.
Rappelons que les grandes peurs des Congolais avant les concertations nationales ont étés celles de voir les concertateurs changer encore une fois la Constitution en son article 220, portant sur la durée et le renouvellement du mandat du chef de l’État mais aussi des manœuvres visant à amnistier les criminels des guerres à répétition. Ces peurs ont longtemps bloqué la tenue de ces concertations qui avaient été recommandées par l’accord cadre d’Addis Abeba signé en février dernier.
Hier en chute libre, aujourd’hui la cote de popularité du président congolais n’a fait que grimper avec un discours rassurant devant les deux chambres, mais aussi sa nouvelle obstination à refuser l’amnistie aux rebelles du M23 et toutes les avancées témoignant de sa bonne foie à voir le Congo devenir un État hostile aux viols, aux enrichissements illicites ou encore aux auteurs de crimes de guerres et crimes contre l’humanité. Seule la contrainte du temps restera le thermomètre évaluant la parole de Kabila et l'exécution des actions.
Des 679 préoccupations sorties des concertations nationales tenues en République Démocratique d...