La guerre est-elle déclarée entre BFM TV et l’Exécutif ?
Publié Par Contrepoints, le 24 octobre 2013 dans MédiasLe pouvoir exécutif s’en prendrait clairement à BFM TV, qui le lui rend bien.
Par le Parisien libéral.
Entre les chaînes d’information et l’Exécutif, la guerre est déclarée, nous disait L’Opinion hier matin.
Décryptage : La guerre entre les chaînes d… par Lopinionfr
Si vraiment cette hypothèse se vérifie, alors c’est que la majorité actuelle touche le fond. Critiquer les médias… Apparemment, Hollande et son équipe n’ont pas compris où ils mettaient les pieds.
Sarkozy avait beaucoup de défauts, ils ont été fréquemment commentés par Contrepoints et sur mon blog. Mais ces défauts n’auraient-ils pas pu passer inaperçus dans un monde sans Facebook, Twitter et BFM TV ? Ou, à une autre époque, le cancer de François Mitterrand, la francisque, le passé trouble à Vichy, la fille cachée avec une maîtresse officielle auraient-ils pu rester ignorés des Français dans le monde dans lequel nous vivons actuellement ?
C’est drôle, les politiciens de gauche comme de droite sont toujours prêts à demander de la transparence : le fisc a accès aux comptes en banque de chacun, les citoyens ont l’obligation de se soumettre aux contrôles de police si requis, la police peut aller demander à la RATP quels trajets le titulaire d’un Pass Navigo a effectué, la DCRI a accès aux connections internet et mots de passe de chacun, la vidéosurveillance qui quadrille nos rues est présentée comme une mesure de sécurité, chacun doit ouvrir son sac à dos ou sac à main sur demande dans le cadre de Vigipirate, en revanche, quand un média pose une caméra derrière un ministre, alors c’est du populisme. Enfin, en France uniquement, car quand c’est en Syrie ou tout autre pays du tiers monde, c’est normal !
Ce n’est pas qu’entre les chaînes d’information, notamment BFM TV, et l’Exécutif que la guerre est déclarée, c’est entre le peuple, y compris « de gauche », et l’État que le feu couve : les enseignants qui ont compris trop tard ce que la réforme des rythmes scolaires voulait dire, les ouvriers qui ont réalisé ce que la défiscalisation des heures sups signifiait, les Bretons qui ont ouvert le front de la révolte fiscale, et même les élus socialistes comme la marseillaise Samia Ghali, la France entière se réjouit de l’existence de BFM TV et des médias en ligne !
Donc, face à un exécutif qui veut s’attaquer au thermomètre BFM plutôt qu’à la fièvre de la destruction systématique de l’économie française, du manque de cohérence gouvernementale, de l’absence de ligne politique claire, continuons à regarder toujours plus nombreux les chaines du groupe BFM. En plus, elles apportent la preuve qu’il est possible de faire de la télévision sans redevance TV. Pendant que Sophia Aram coule France 2, Nicolas Doze gagne des centaines de milliers de fans tout en les informant sur la situation du pays !
Nicolas Doze (BFM TV), dans l’émission « Salut les terriens », le 19 octobre.
Samedi 19 octobre, Thierry Ardisson recevait dans son émission « Salut les terriens » sur Canal+, le ministre de l’Économie et des Finances Pierre Moscovici, et le journaliste Nicolas Doze. À la question de l’animateur « Vous pensez que c’est l’Europe qui nous impose sa politique et qu’on n’a pas grand-chose à faire ? », le chroniqueur éco de BFM TV attaqua bille en tête le ministre :
Ce n’est pas l’Europe qui nous oblige à faire un pas en avant, un pas en arrière systématiquement. Ce n’est pas l’Europe qui nous oblige à balancer des bobards dans la tête des gens. Ce n’est pas l’Europe qui nous oblige à dire que neuf Français sur dix échapperont à la hausse d’impôts. Ce n’est pas l’Europe qui oblige le président de la République François Hollande à dire : « Je vais baisser la TVA qu’a laissée Nicolas Sarkozy. » Il a laissé une TVA à 19,6 et on l’augmente en janvier. (…) Ce n’est pas l’Europe qui nous oblige à dire qu’on baisse les dépenses publiques alors qu’on ne fait que réduire la progression des dépenses publiques. Ce n’est pas l’Europe qui nous oblige à dire qu’on n’augmente les impôts des ménages que de trois milliards d’euros alors qu’on les augmente de dix milliards d’euros, la même hausse subie en 2013. À un moment, il faut avoir un peu de cohérence et d’honnêteté dans ses propos. (…) C’est le concours Lépine de l’amateurisme et de l’improvisation.
Pierre Moscovici en est resté sans voix.
Sur le web.
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