Vu au Mucem un livre intitulé en italien, de mémoire, « Ce que nous disent les trois religions » Le livre était composé de pages entièrement noires. Impossible de retrouver les références et j’ai raté la photo. Dommage.
Ce souvenir m’est revenu en pensant aux querelles byzantines. Expression qui nous vient du siège de Byzance par le sultan Mehmet II en 1453. Alors qu'on se battait sur les remparts, les moines et érudits de la ville débattaient de points de théologie. Un de leurs sujets favoris était le sexe des anges. La rivale orthodoxe de Rome est bien sûr tombée aux mains des mahométans, comme on disait jadis, le 29 mai 1453.
« Les tenants de Dieu disposent même d’une discipline toute entière consacrée à examiner les noms de Dieu, ses faits et gestes, ses dits mémorables, ses pensées, ses paroles - car il parle ! -, et ses actions, ses penseurs affidés et appointés, ses professionnels, ses lois, ses thuriféraires, ses défenseurs, ses sicaires, ses dialecticiens, ses rhéteurs, ses philosophes - et oui... -, ses hommes de mains, ses serviteurs, ses représentants sur terre, ses institutions induites, ses idées, ses diktats et autres : la théologie. La discipline du discours sur Dieu...
Michel Onfray - Traité d’Athéologie.
Onfray traite longuement de la richesse du vocabulaire religieux pour décrire ce que contient le livre noir, c'est à dire rien, nothing, nada, niente, nichts, oualou, que dalle, τίποτα, ничего, موشي.
A propos de noir, Genève, la Rome calviniste, a pour devise « Post Tenebras Lux », après les ténèbres la lumière. Ce serait donc Dieu qui nous sortirait des ténèbres (au singulier une ténèbre).
Curieux que philosophes des lumières et religieux utilisent la même métaphore. Mais quand la lumière luit que deviennent les ténèbres ? Je crois qu’elles attendent tranquillement que la lumière s’éteigne et comme la pile de la lampe n’est pas éternelle... C’est le triomphe du rien et de l’athéologie. Post Lux Tenebras
Après la pluie, le soleil... OK, on attend...