Comme c’est étrange cette ridicule manie de toujours et encore vouloir associer McCartney aux Beatles. Impossible de citer le nom du gaucher sans préciser qu’il fut l’un des co-leaders des Fab Four. Il y a pourtant plus de quarante ans que le groupe s’est dissout maintenant et depuis, le musicien a pondu une flopée d’albums en tous genres. Même si cela ne remet pas en cause son talent et cherche à souligner l’excellence inégalée des Beatles, il doit être rageant et désolant de se voir ramené à un passé lointain qui peu ou prou, masque son œuvre suivante.
Toujours est-il que voici le nouveau Macca, sobrement intitulé New. Si le musicien n’arrête pas de composer, sortant un album chaque année, entre de la musique classique et des CD live, ce New succède en fait à Memory Almost Full datant de 2007. Déjà !
Pour l’aider et s’offrir un regard jeune (Paulo a 71 ans) il s’est entouré de quatre producteurs, Paul Epworth, Mark Ronson, Giles Martin (fils de George) et Ethan Johns (fils de Glyn). L’album débute par un pétaradant Save Us suivi par Alligator qui sonne vaguement comme du Wings. On My Way To Work est un mid-tempo avec des guitares tandis que Queenie Eye met un piano rapide en vedette. Le titre suivant, Early Days avec ses guitares acoustiques est très bon et le single New correct. On enchaîne avec un titre pas terrible, Appreciate, à la rythmique lourde et au genre assez peu dans le style de Paul. Mauvaise séquence puisqu’arrive Everybody Out There sonnant comme un truc de REM mais en moins bien. Hosanna, voix pleurnicharde de McCartney et mélodie complexe à fredonner. Enfin un bon rock mais sans originalité particulière, idéal pour la scène, I Can Bet tandis que Looking At Her assez quelconque est lui aussi difficile à fredonner. L’album se clôt avec Road qui m’évoque un chouya le groupe Pavlov’s Dog.
La version DeLuxe du CD offre trois bonus. Turned Out, un mid-tempo avec changements de vitesse pas trop mal et le mystérieux dernier morceau. Mystérieux car sur la pochette du CD, le titre n°14 s’appelle Get Me Out Of Here, guitares acoustiques, voix lointaine genre faux blues, avant d’embrayer avec le titre n°15, sans nom mais carrément superbe et grave, voix bien en avant et piano.
J’ajouterai que la pochette du disque est horrible, que le livret est illisible ou presque, mais que dieu merci Paul McCartney a encore une bien belle voix.
Au final, un nouveau McCartney qui fait plaisir, on est toujours heureux de voir son Popaul ne pas baisser la tête, mais qui ne laissera pas de souvenirs impérissables non plus. Quatre ou cinq bons morceaux, deux pas terribles et le reste dont l’intérêt varie selon les jours. En tout cas un CD assez loin du très beau et grave, Chaos And Creation In The Backyard (2005).