Quatrième de couverture :
Monsieur Ravel s’ennuie la nuit sur l’île d’Insomnie. En attendant la belle et grande vague, celle qui l’emportera loin de cette petite île de rien du tout, il pianote un air léger sur son piano à vapeur. Arrivent alors sur la plage une théière fumante, une délicate tasse chinoise et Gibraltar, un facétieux petit singe-tambour. Un voyage musical singulier et onirique, imaginé par l’artiste Frédéric Clément.
Vous n’allez pas le croire, je suis née ce matin je n’ai jamais lu-écouté de livre-CD ! Si j’ai choisi ce titre sur le catalogue de nouveautés des éditions Didier jeunesse, c’est d’abord et avant tout à cause de Maurice Ravel, dont j’aime infiniment la musique et l’univers. Et de fait, l’album de Frédéric Clément en lui-même est une très belle création artistique, littéraire, onirique, truffée de références à la personnalité, à la musique, aux motifs, aux titres d’oeuvres de Maurice Ravel. Le compositeur, c’est bien connu, souffrait de graves insomnies et l’auteur et illustrateur a imaginé cette histoire à partir de ce désir de meubler et surtout de se guérir de cette insomnie, de se laisser enfin emporter par la grande vague (du sommeil). Goûtez plutôt la musicalité, la fantaisie, la poésie qui écument des pages de Frédéric Clément :
« Il attend la belle vague. La belle vague à l’accent rocailleux.Celle qui roule les « r » comme sa mère. La belle vague en robe verte qui le ravira, lui, son piano à vapeur et toute la ribambelle de malles, mallettes et cartons à chapeaux… » (p. 9)
Ce vert domine les illustrations de monsieur Clément : la mer, le ciel, les bords de l’île sont couleur vert, couleur rêves… Un vert sur lequel se détachent le gris de la silhouette ravélienne, quelques touches de rouge et de rose, et des motifs qui ressortent sur la page : cailloux, boutons, gemmes, coquillages, horloges… Des planches qui m’ont d’abord laissé une impression de froideur (normal, le vert n’est pas un ton chaud…) mais ma perception s’est complètement transformée quand j’ai glissé le CD dans le lecteur : la voix chaude de Frédéric Clément (qui est aussi le conteur de sa propre histoire) et bien sûr les musiques de Ravel ont donné vie au livre, qui s’est animé.
Justement, parlons-en, côté musical, les pièces pour piano occupent une belle place mais pas seulement : des oeuvres moins connues ou « ludiques » comme la Pavane de la Belle au bois dormant ou le Dialogue des chats, extrait de L’enfant et les sortilèges, que Ravel créa avec sa contemporaine Colette, des pages très connues comme la sublime Pavane pour une infante défunte émaillent le récit, coulent des images et des mots, jusqu’au célébrissime Boléro offert à la fin dans son intégralité sous la direction de Gilles Avisse.
Merci infiniment aux éditions Didier Jeunesse pour leur générosité et la découverte de ce magnifique album !
Dans la même collection, Lali nous a présenté Monsieur Chopin et Monsieur Satie (que j’ai très envie de m’offrir désormais !)
Frédéric CLEMENT, Monsieur Ravel rêve sur l’île d’Insomnie, Didier Jeunesse, 2013
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