Le magazine Les Inrocks propose une très belle entrevue de l’artiste chanteur Bertrand Cantat dans laquelle il revient sur le drame survenu avec Marie Trintignant. Dans cet entretien, il dénonce les dérives de la presse et le cirque orchestré et même « feuilletonné » de l’affaire.
Dès la première seconde, j’ai été dépossédé de l’histoire, du drame lui-même. J’ai très vite compris que mon histoire allait m’être volée. Ma vision, mon témoignage n’ont pas eu le droit de citer : on est immédiatement dans le médiatique, le spectaculaire, on ne veut ma parole que pour alimenter le cirque.
Dès les premières heures, après sa tentative de suicide qui a suivi la mort de Marie Trintignant, il explique qu’à son réveil à l’hôpital, Paris Match était déjà là pour des photos. Le début d’une aubaine fabuleuse pour ce genre de gens…
Très vite, le traitement de ce drame a été orchestré : tout a débordé. Pour feuilletonner, il fallait que tout soit en noir et blanc, avec des angles bien droits. Mes remords, ma souffrance, ma sensibilité, ça ne marchait pas dans cette histoire. Je suis alors devenu une caricature. Le fait que j’aime tant Marie, on l’a gommé de mon histoire. Il ne fallait que du sordide, tout ce qui était beau a été occulté.
Suite au témoignage de Bertrand Cantat dans Les Inrocks, le père de Marie, Jean-Louis Trintignant, a réagit sur l’antenne d’Europe 1 en déclarant : J’ai essayé de ne pas l’accabler et franchement, je changerai de trottoir si je le voyais. Je l’ai rayé de ma vie. (…) J’ai essayé de vivre sans Marie, mais c’est très difficile. Beaucoup de gens vivent avec des drames et ils essaient de vivre comme moi j’essaie de vivre. (…) Je ne peux pas dire que j’éprouve de la haine à son égard mais c’est quelqu’un que je ne veux pas rencontrer. (…) Moi je croyais qu’après ce drame, il l’aurait fait (se suicider) mais il ne l’a pas fait et puis c’est son problème.