463° Radar anti-gay et zizanie pour tous

Publié le 23 octobre 2013 par Jacques De Brethmas

On n'arrête pas le progrès. Nos amis koweïtiens, grands protecteurs des libertés individuelles, auraient mis au point un zinzin dont l’église, l'inquisition et les services secrets rêvent depuis des siècles : le radar qui détecte les gays !!! Encore que l'église, je dis par boutade qu'elle en rêve, mais je n'en suis pas si sûr...
Facile à mettre en œuvre, (il se résumerait à une application sur un smartphone!), il permettrait de détecter infailliblement toutes sortes de gitons, d'uranistes et autres sodomites qui s'aviseraient d'entrer dans l'émirat et permettrait d'en exclure séance tenante tous les immigrés qui ont eu la bonté d'aller les faire bénéficier de leurs compétences. Le Koweit, c'est une affaire d'hétéros, on s'est bien compris, bande de tapettes ?
Ceci me rappelle mon premier contact avec le DRH d'une grande entreprise de la Défense (le quartier) où je m'étais présenté jadis pour prendre la direction du service « conférences et audiovisuel » . C’était un petit pète-sec tout maigrichon avec un costume à gros carreaux, façon clown triste, qui était du dernier chic dans les années 70. Il m'avait regardé droit dans les yeux, et affirmé solennellement : « Je vous préviens, moi, les pédés, je les détecte à quinze mètres ». Peut-être même avait-il dit trente mètres, je ne sais plus.
Alors chômeur aux abois, je l'avais assuré de ma compréhension et de mon soutien dans cette mission de salut public. Ce n'est pas pire que les promesses de Copé aujourd'hui. D'autant plus que la discussion sur le salaire que j'ai eu avec lui juste après m’avait confirmé que l'homophobie, ça ne payait pas : j'avais pris congé après lui avoir expliqué que je n'étais pas venu demander la charité.
Il n'existait pas de loi, à l'époque, qui m'aurait permis de le poursuivre pour discrimination, mais celle qui m’empêchait de lui foutre mon poing dans sa gueule de rat fasciste existait déjà, malheureusement.
Pour en revenir au détecteur koweïtiens, je voudrais, moi, qu'on se décide à inventer un détecteur de cons. C'est vrai qu'il y a des endroits où on ne pourrait pas l'emmener sans qu'il explose, et qu'il faudrait même l'éteindre avant de le mettre dans un sac pour prendre le métro... Mais quand même... 

 Pour enchaîner comme il vous conviendra avec ce qui précède, Gay Lib, vous savez, les gays de droite, bien qu'ayant quitté l'UMP après avoir mis des années à comprendre qu'ils n'en obtiendraient rien, se plaignent ce mois-ci sur leur site  que les avancées homosexuelles ne vont pas assez vite avec l'actuel gouvernement !!! Fallait oser, tout de même !!!.
 C'est vrai que ça traîne un peu aux entournures, question PMA et droit des trans, mais ils sont bien les derniers à pouvoir critiquer quoi que ce soit ! Le sens du ridicule... Encore une valeur qui se perd, et que les conservateurs, curieusement, ne défendent pas.
Quand on met dix ans à s'apercevoir que le parti pour lequel on milite ardemment ne fera jamais rien pour les LGBT, alors que nous, on le savait depuis le début, et même avant, on n'a pas une bonne place pour critiquer les gens qui ont fait ce que vos amis n'ont pas su faire !
La manip pour tous, elle, a bien des problèmes. La voilà déchirée entre deux égéries, la Frigide, et la marquise Ludovine de la Rochère, sans parler de son schisme, le Printemps Français,  qui exploite joyeusement le brevet sans payer de royalties.
La vie des égéries est également difficile, et elles n'osent plus aller en Belgique, même plus une fois. En mars, Frigide n'avait pas pu tenir conférence à Bruxelles, et ce pauvre Bongibault avait été entarté. C'est une spécialité locale, même si entarter une tarte, ça a « quelque chose de belge », non ?
Christine Boutin a voulu, elle aussi, tenter sa chance au pays des frites et des fricandelles. Bien mal lui en a pris : elle s'est fait couvrir de gros mimis mouillés et colorés par les Femen locales, les « Liliths » aux cris de « Caca Boutin ».
Souvenons-nous que Lilith, après de nombreuses péripéties bibliques et cabalistiques a fini par obtenir dans l'imaginaire religieux un poste envié de « première démone » avec la réputation d'entraîner les jeunes gens dans la débauche. Une fille bien sympathique, finalement.
Voilà également que, dans la surenchères de celui qui lave plus blanc, Jean François Copé oublie ce qu'il a dit et fait il y a six mois, en déclarant lasemaine dernière, dans « Des paroles et des actes », surFrance 2, qu'il n'a jamais été opposé au mariage homosexuel.
Alzheimer précoce ? : Non seulement il avait appelé à manifester contre le mariage pour tous avec la manip pour tous le 13 janvier et le 26 mai, mais il a participé à ces manif ès qualités, photo à l'appui :

A-t-il oublié aussi qu'il avait, peude temps avant, fait un appel aux dons pour subventionner l'organisation de cette honteuse parade?
Et même, le 18 mai, il avait déclaré qu'il faudrait, sinon abroger cette loi, du moins la réécrire. Il essaie maintenant de nous tortiller les méninges en expliquant que c'est l'adoption qu'il faudrait revoir... C'est de la sottise 24 carats : Le mariage est une enveloppe qui englobe un ensemble de droits qui le constituent. Si on le démonte et qu'on l'ampute, ce n'est plus « le mariage pour tous ». cela redevient une mesure discriminatoire qui trie les citoyens en « bons ayants droit » et en « mauvais ayants droit »...
S'il nous disait : « Je veux bien que les gays aient des voitures, mais sans les roues », il passerait pour un con et un hypocrite, et il voudrait qu'on ne s'aperçoive de rien lorsqu'il nous dit : « Je veux bien que les homosexuels aient des mariages, mais sans les droits fondamentaux qui le constituent ».
Je sais bien qu'en politique, les limites de l'imposture sont éloignées, floues et même mobiles, mais de décennie en décennie, je trouve qu'elles régressent encore plus... 

Le voilà maintenant qui veut nous réécrire les lois sur l’acquisition de la nationalité. Quand on sait ce que, pour lui, signifie « réécrire », il convient de se méfier. Réécrire une loi pour la vider de son sens et la rendre caduque sans devoir l'abroger, ça devient une manie, chez lui.
Faut-il rappeler que c'est à ce fameux droit du sol qu'il doit sa nationalité ? De même qu'entre autres, son compagnon d'armes Sarkozy ? Là encore, il va patauger dans des nuances de « parents avec ou sans papiers ». Désolé, mais à partir du moment où la république en a touché taxes, charges et impôts, ils sont sur la bateau France. Et c’est un bateau d'où on ne jette personne à la mer. Il faudra qu'il s'y fasse, même s'il défend plutôt les passagers de première classe.