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Platanes malades à Paris : on doit hélas en abattre

Publié le 23 octobre 2013 par Mpbernet

23 octobre 2013

Serait-ce encore un coup des Américains ?

abattage

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dernier coup

Selon le site www.lasorgue.com, l’ensemble des platanes plantés en bordure de nos routes et rivières sont des clones issus d’une même souche hybride : Platanus x acerifolia. Cette dernière est le résultat des bouturages et croisements de Platanus occidentalis (d’origine outre-Atlantique) et de Platanus orientalis (d’origine orientale), tous deux importés en France à l’époque des grands voyages et découvertes du XVIIème siècle. Platanus x acerifolia présente l’avantage de croître rapidement et de posséder un port majestueux, cependant, depuis quelque décennies, on observe un dépérissement de ces platanes, malades d’un champignon : le chancre coloré.

Le chancre coloré, ou Ceratocystis fimbriata f.sp. platani, a été introduit en France lors du débarquement américain à Marseille, en 1944, en étant présent dans le bois des caisses de munitions, fabriquées en platane naturel (Platanus occidentalis). Ce champignon a d'abord contaminé les platanes de Marseille, puis s’est propagé dans toute la Provence. Contrairement aux souches naturelles dont il est issu, le platane hybride n’est pas résistant à la maladie causée par le chancre coloré. Les sujets contaminés meurent donc irrémédiablement. Par ailleurs, les platanes implantés en France étant quasiment tous identiques sur le plan génétique, ils sont tous exposés à cette pathologie. Le plus souvent, le champignon infecte, dans un premier temps, la base de l’arbre et une partie du tronc. L’arbre, pour se défendre, bloque les vaisseaux conducteurs de sève de la partie infectée pour essayer de neutraliser le chancre coloré. En dépit de cette réaction, le champignon arrive à circuler à travers toute les parties du bois (et pas seulement la sève) et à migrer vers les zones encore saines. Le platane essaie alors à nouveau de se défendre et le phénomène se reproduit … jusqu’à ce que l’arbre meure par le blocage complet de tous ses vaisseaux conducteurs de sève.

C’est bien triste d’assister, comme moi ces derniers jours, à l’abattage morceau par morceau – en commençant par la tête pour éviter des souffrances inutiles (comme pour le homard), d'un si haut spécimen, un travail super périlleux pour les bucherons de la Ville de Paris, œuvrant ici place Saint-Sulpice.


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