DENGUE: Près de 400 millions d'infections chaque année – BMJ

Publié le 23 octobre 2013 par Santelog @santelog

Une estimation trois fois plus élevée que celle annoncée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon cette nouvelle recherche de l’Université d’Oxford. Des données présentées à la récente Conférence de l’International Society for Neglected Tropical Diseases et commentées dans le British Medical Journal, qui doivent engager les politiques à prendre de nouvelles mesures d’intervention.

4 milliards de personnes dans le monde risquent de contracter la dengue. Parmi les 390 millions estimés aujourd’hui d’infections, 96 millions de cas ont donné lieu à consultation médicale. On est loin, remarque Simon Hay, professeur d’épidémiologie à l’Université d’Oxford, des chiffres de l’OMS, soit 50 à 100 millions d’infections. Simon Hay a en effet entrepris de cartographier l’incidence de la dengue dans 106 pays, après avoir publié, en avril dernier de premières données dans la revue Nature (2).

 

Alors qu’Aedes aegypti, le principal vecteur de la dengue, se reproduit dans des eaux stagnantes, dans des sites à dominante ou à proximité urbaine, la mobilité des populations et leur urbanisation a favorisé son expansion. Alors que l’OMS situait sa présence majoritairement dans 9 pays en 1970, Aedes aegypti est maintenant endémique dans plus de 120 pays. L’absence de traitement spécifique et de vaccin, en fait une menace particulièrement sévère. Les auteurs constatent que le climat et les mouvements de population sont des facteurs majeurs permettant de prédire le risque de dengue dans le monde entier et anticipent, avec leur modèle, des changements qualifiés de dramatiques dans la répartition de la maladie dans l’avenir. Le virus pourrait faire son apparition dans des régions jusque-là à faible risque et se propager encore plus vite dans certaines régions déjà fortement affectées.

Des données épidémiologiques pauvres : De plus, seuls 30 % des personnes infectées par le moustique iront ou pourront consulter. L’auteur donne l’exemple du Sri Lanka, ou ‘incidence est estimée à plus de 670.000 infections chaque année et où moins de 20.000 personnes prendront l’avis d’un service de soins.

Alors que 5 vaccins sont en cours de développement, il s’agit, pour les auteurs de comprendre l’ensemble du spectre de la maladie, d’estimer les besoins en vaccins pour parvenir à contrôler la maladie. La comparaison est faite avec le paludisme, une maladie pour laquelle on connaît aujourd’hui précisément les taux d’efficacité des différentes mesures de prévention. Finalement, écrivent les auteurs, «  le paludisme, endémique dans 99 pays, aurait masqué la charge de la dengue, endémique dans 128 pays  ».

Alors que l’objectif de l’OMS est bien d’évaluer le fardeau réel de la maladie d’ici 2015 puis de réduire la mortalité de 50 % et la morbidité de 25% d’ici 2020 vs 2010, la mise en œuvre d’une stratégie anti-vectorielle adaptée reste un défi de taille.

Source: BMJ2013;347:f6280 16 October 2013 Burden of dengue fever is higher than previously thought

(2) Nature doi:10.1038/nature12060 7 April 2013 The global distribution and burden of dengue (Carte@Simon Hay@Oxford University)

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