Des additifs pourtant interdits dans les aliments, du moins dans certains pays et présents dans des médicaments pour les enfants, des additifs responsables, de manière avérée, d’hyperactivité, c’est la conclusion de l’étude documentée, d’un groupe de pression britannique relayée au 23 octobre par le National Health Service (NHS). Le rapport met en évidence 6 colorants et un conservateur, présents dans des médicaments pédiatriques parfois destinés à de jeunes enfants âgés de quelques mois seulement, mais sans démontrer le lien entre la prise du médicament et le risque de TDAH.
6 colorants et 1 agent de conservation déjà liés à des troubles du déficit de l’attention et hyperactivité (TDAH) sont montrés du doigt par les chercheurs de l’Université de Southampton qui ont mené cette étude. Aussitôt, l’Agence britannique de sécurité alimentaire a demandé le retrait de ces additifs des produits alimentaires et des boissons. Il s’agit précisément de :
· la tartrazine (E102), un colorant alimentaire jaune utilisé dans les chips, crèmes, glaces, certains sirops et boissons ; mais aussi cosmétiques (et produits pharmaceutiques). Ce colorant est interdit aux Etats-Unis, en Autriche, en Norvège, en Finlande et en Tunisie mais autorisé en France, en Suisse et l’était jusqu’à récemment, en Angleterre.
· Le « jaune de quinoléine » (E104), un colorant alimentaire jaune-vert, utilisé dans certaines confiseries, viennoiseries… boissons dont sodas ; mais aussi cosmétiques (et produits pharmaceutiques). Sa présence dans un produit doit être mentionnée accompagnée du risque d’hyperactivité chez les enfants. Ce colorant est interdit aux USA, Australie, Japon, Norvège mais autorisé en France.
· Le jaune orangé (E110) est utilisé également dans certaines boissons, sirops… ; dans certains cosmétiques et produits pharmaceutiques. Comme E104, le risque de troubles de l’attention et du comportement chez les enfants doit être mentionné. La Norvège et la Finlande et maintenant le Royaume-Uni l’ont interdit.
· La carmoisine (E122), un colorant rouge, utilisé dans la pâtisserie, les yaourts et les spiritueux, mais aussi en cosmétique et dans certains produits pharmaceutiques. Le risque de TDAH doit également être mentionné sur l’étiquette. Il est interdit dans les mêmes pays qu’E 104.
· Ponceau 4R (E124), un colorant alimentaire rouge, est présent également dans de nombreux produits alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques et le risque de TDAH doit également être mentionné.
· Le rouge Allura AC (E129 ), idem, est déjà interdit en Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Norvège, Suède et Suisse et sa présence dans la composition d’un produit, implique l’indication du même risque de TDAH sur l’étiquette.
· Le benzoate de sodium (E211), un agent conservateur, est lui-aussi reconnu comme impliqué dans un grand nombre de cas de syndrome d’hyperactivité chez l’enfant. Il reste autorisé en France sous condition de concentration maximale.
Le rapport indique que l’utilisation de colorants artificiels dans les aliments, en particulier ceux destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants âgés de moins de 36 mois, a pourtant été interdite dans l’Union européenne depuis plus de 20 ans et (voir ci-dessus), qu’elle doit être accompagnée d’avertissements sur les effets néfastes pour la santé. Mais, problème, les colorants artificiels n’obéissent pas à la même réglementation lorsqu’ils sont utilisés dans les aliments, les boissons et les médicaments. La MHRA, l’agence britannique du médicament vient donc « d’encourager » les laboratoires à supprimer ces additifs « lorsque cela est possible ». Par ailleurs, conclut le NHS,
il est important de ne pas perdre de vue que tous les médicaments cités dans le rapport ont aussi leur efficacité dans le traitement des maladies de l’enfance.
Source: Action on Additives (Visuels) October 2013 The Hidden Additives in Children’s Medicines (PDF, 191kb)
et NHS Call to ban additives in children’s medicines
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