Étude économique du Brésil 2013

Publié le 23 octobre 2013 par Copeau @Contrepoints
Analyse

Étude économique du Brésil 2013

Publié Par Contrepoints, le 23 octobre 2013 dans Économie internationale

Selon l’OCDE, l’économie brésilienne renoue avec la croissance mais des défis subsistent à long terme.

Selon la dernière Étude économique de l’OCDE, le Brésil a gravi les échelons du classement des principales économies du monde, tout en enregistrant une croissance nettement plus inclusive que par le passé. Ces progrès ont été étayés par des politiques macroéconomiques stables. Le pays récolte les fruits de plusieurs années de réformes qui ont permis une plus grande prospérité économique et une redistribution plus équitable des bénéfices de la croissance au sein de la population. La croissance a permis à 40 millions de personnes de rejoindre les rangs de la classe moyenne au cours des dix dernières années. L’enjeu est maintenant de créer les conditions qui permettront de continuer à améliorer le niveau de vie dans un environnement macroéconomique sain.

L’inflation est restée élevée, et la banque centrale a commencé à relever son taux directeur en avril 2013. La crédibilité de la politique monétaire risquait d’être mise à mal, compte tenu du fait que les autorités ont laissé l’inflation sortir de la marge de fluctuation retenue, ainsi que des déclarations politiques publiques concernant la future trajectoire des taux d’intérêt.

La règle budgétaire a également été fragilisée, dans la mesure où la rigidité de cette règle – fondée sur un objectif de solde primaire – a contraint les autorités à prendre des mesures exceptionnelles, quoique légales, pour prendre en compte l’atonie de la conjoncture et atteindre l’objectif visé, ce qui a réduit la clarté du dispositif. Des difficultés budgétaires se profilent à long terme, dans la mesure où la population commencera à vieillir rapidement dans dix ans, et les dépenses de retraite sont déjà en augmentation.

La crise mondiale a mis en lumière les lacunes du Brésil en termes de productivité et de compétitivité. Des contraintes affectant l’offre entravent de plus en plus la croissance, notamment des problèmes urgents de goulets d’étranglement dans les infrastructures et une pression fiscale élevée, à laquelle s’ajoutent la lourdeur et la fragmentation du système d’imposition. Des tensions sur le marché du travail et une pénurie de qualifications persistante se sont traduites par de fortes hausses des salaires.

Malgré le rythme soutenu de l’expansion du crédit, les financements d’investissements de longue échéance restent rares. La poursuite du développement des marchés du crédit à long terme est entravée par une participation insuffisante du secteur privé, en raison de conditions de concurrence inéquitables liées au soutien financier considérable dont bénéficie la Banque nationale de développement économique et social (BNDES, Banco Nacional de Desenvolvimento Econômico e Social), qui occupe une position dominante sur le marché du crédit à long terme.

La participation du Brésil au commerce international et son intégration dans les chaînes de production mondiales sont en deçà de ce que l’on pourrait attendre d’une économie aussi importante et avancée, et les producteurs nationaux sont toujours protégés de la concurrence étrangère.

Selon l’étude, un renforcement de la productivité et de la compétitivité des entreprises brésiliennes permettra d’accroître la richesse économique nationale. Dans cette optique, le Brésil devrait avancer dans la mise en œuvre de réformes structurelles dont le pays a grand besoin, notamment pour améliorer les infrastructures et l’environnement des entreprises, rationaliser un système fiscal pesant, et développer les opportunités de commerce et d’investissement afin de fournir des conditions réglementaires équitables.

L’OCDE indique que le Brésil devrait continuer à placer l’éducation et les compétences au cœur de la lutte contre les inégalités et la pauvreté. Développer l’éducation préscolaire, améliorer la qualité de l’enseignement, réduire le nombre de jeunes qui abandonnent leurs études et étendre la formation professionnelle sont des mesures qui peuvent faire beaucoup pour améliorer la qualité de l’éducation.

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