D'abord, resituons un peu...
Le Laos:
C'est un petit pays, à l'origine intégré au royaume du Siam, puis rattaché à l'Indochine coloniale française (qui cherchait à créer un "tampon" entre la Thaïlande et le Vietnam) et qui est devenu république populaire démocratique (i.e. communiste) en 1973.
A cette époque, la piste "Ho Chi Minh" qui alimente l'effort de guerre des Vietcong passe par le Laos, et les américains déverseront sur le Nord du pays pas moins de 1,9 millions de tonnes de bombes (par comparaison, l'ensemble des bombardements des deux camps de la deuxième guerre mondiale représenterait 2,2 millions de tonnes...).
Aujourd'hui encore, cette région du Laos reste un immense champ de mines, près de 3 personnes meurent chaque jour en marchant sur l'une des mines déposées par les fameuses "bombes à fragmentation".
C'est cependant ce qui fait tout le charme de ce pays. Le coté désuet et la nonchalance constante des Laotiens. Venir au Laos, c'est l'occasion de se plonger dans la campagne sud asiatique en évitant les hordes de touristes.
Culturellement, le Laos est très proche de la Thaïlande. L'alphabet tout comme la langue ne comportent que des différences mineures qui permettent aux deux peuples de communiquer sans trop de problème. La présence de Nuch nous a permis de passer du temps à discuter avec les gens que nous rencontrions en route.
L'architecture, la musique et la nourriture sont aussi très difficilement différenciables de la culture Thaï, plus particulièrement de la région "Isaan"...
Cependant, une particularité historique rend la visite assez amusante pour les Français. Malgré le statut d'autonomie en 1946 et le passage au communisme en 73, l'empreinte française est encore très visible.
Voilà quelques exemples:
Les rues et batiments officiels sont tous indiqués en Laotien et en Français - Une des seules "spécialités" culinaires qui ne se trouve qu'au Laos (et pas en Thailande ou au Vietnam) est le... "sandwich-baguette". De la vraie baguette qui croustille, avec, au choix: du paté, ou alors jambon fromage (le seul fromage avec du goût que j'ai mangé depuis un bout de temps...)... voire même de la vraie Vache Qui Rit!!!
- Le café, produit local, est bon (ceux qui voyangent comprendront que c'est rare et précieux, et ne peut être que le résultat de l'influence bénéfique de la France... haha!)
- A Vientiane, on trouve dans certains bars du Pastis ET du Ricard... au choix.
- Et pour couronner le tout, on a croisé une 2CV...
N'y voyez pas de nostalgie de ma part, mais plutôt l'intérêt de découvrir une ambiance propre à une époque que je n'ai pas connue.
Vientiane:
Après preques 9 heures de Bus de nuit (et environ 72 tentatives de positionnement "sommeil" infructueuses), nous arrivons à la frontière entre la Thaïlande et le Laos. A cet endroit, le Mékong sert de frontière.
Après avoir déposé nos bagages dans une "guesthouse" sympathique, nous partons explorer la ville en compagnie de Scott, un américain vivant en Thaïlande, venu pour renouveler son visa mais coincé sur place par les jours fériés.
Vientiane, c'est une petite sous-préfecture de province. Quelques "grands axes" un peu déserts, un centre-ville d'environ 500m de long et une ambiance relaxante (je vous préviens, ce mot reviendra souvent).
Un peu fatigués par notre voyage de nuit, nous terminons les visites assez tôt et, après un délicieux poisson grillé au bord du fleuve, nous allons récuperer les heures de sommeil manquante, car le lendemain, nous partons pour Vang Vieng.
Vang Vieng:
Situé à mi-chemin sur le "grand axe routier" entre Vientiane et Luang Prabang (une des principales villes du Laos), Vang Vieng n'est qu'à 200km de la capitale, et pourtant, il faut environ 4 heures au bus pour atteindre la petite ville.
A l'origine simple escale avant Luang Prabang, c'est devenu une (petite) destination touristque.
Finalement, l'étape transitoire deviendra la destination principale du voyage, Luang Prabang paraissant bien trop loin tout d'un coup, et la douce nonchalance des lieux n'incite pas vraiment à se lancer dans des heures supplémentaires de bus.
Et les habitants, même s'ils ne roulent pas sur l'or, savent communiquer leur joie de vivre et leur esprit détendu.
Les 9 heures de bus dans l'autre sens ont paru longues, très longues.. Mais cette fois-ci, je n'ai pas essayé de dormir. Un bon livre et quelques épisodes de "Desperate Housewives" (vive le iPod!) ont fait passer la pilule sans trop de mal.
Les photos sont ici: flickr