Est-ce dû à la fréquentation des moutons ? A la solitude des près et des alpages ? Le Monde nous rappelait que les bergères ont une forte propension à entrer en communication directe avec un au-delà chrétien.
On se souvient de Jeanne “la bonne lorraine” qui à Donrémy se brancha directement sur la fréquence divine, avec les suites brûlantes qui s’ensuivirent.
Plus près de nous, en 1862, ce fût Bernadette Soubirous à Lourdes et l’apparition virginale qui amena la prospérité chez les marchands du temple lourdais.
Le journal nous apprenait encore que les “apparitions” de Laus (Hautes Alpes) “devaient être “officiellement reconnues” par le Vatican et l’Eglise de France, dimanche 4 mai”. Preuve supplémentaire du caractère missionnaire racoleur de notre dernier pape. “Des milliers de fidèles, une trentaine de cardinaux et évêques, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et Hubert Falco, représentant le gouvernement, étaient attendus à la cérémonie, présidée par Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap qui, après des années d’enquête, a obtenu cette caution dont il fait une promesse de renouveau pour l’Eglise locale”.
“Comme à Lourdes, c’est à une bergère, Benoîte Rencurel (1647-1718), en voie de béatification, que serait apparue la Vierge Marie. Les apparitions commencent en 1664, et auraient duré, au hameau de Laus, jusqu’à la fin de la vie de la voyante “…. “Des onctions d’huile, coulant de la lampe du tabernacle, continuent aujourd’hui d’alimenter la foi en des miracles : une femme d’origine belge s’est récemment déclarée guérie d’une hernie discale”.
L’évêque local, qui garde un peu de pudeur et de sens commun déclare : “On n’est pas obligé de croire à des apparitions, même officiellement reconnues, ni à ces guérisons,…. Elles n’obligent à rien, mais si c’est une aide pour la foi et la vie quotidienne, pourquoi les bouder ?”
Reste que, mondialisation oblige “Avec 120 000 pèlerins par an, le sanctuaire de Notre-Dame de Laus est loin d’atteindre les records d’affluence (5 millions) de Lourdes, Fatima (Portugal) ou Lorette (Italie). Mais cette reconnaissance lui donne une légitimité”. De quoi satisfaire les marchands de Laus.