Voilà en résumé la thèse de Josh Elman (partenaire du célèbre fonds de capital risque américain Greylock Partners) dans un article pour TechCrunch. Au-delà de son impact sur les technologies grand public, traité dans ce texte, il me semble intéressant de prolonger la réflexion et d'imaginer aussi ses conséquences, inévitables à plus ou moins long terme, sur les entreprises et leurs stratégies en matière d'informatique.
Mais d'abord, qui sont les "GenT" (pour "Génération Touch") ? Ces enfants du millénaire possèdent et utilisent nettement plus de téléphones mobiles que de PC (de bureau ou portables) et ils y sont extrêmement attachés (dans un récent sondage, 2 sur 3 affirment préférer se passer de voiture plutôt que de leur téléphone). L'évolution des interfaces transforme également leur langage : finis les "raccourcis clavier", l'option "enregistrer" ou même le "clic", les nouvelles normes sont les "gestes", le "partage" et le "tap".
Ce dernier point peut paraître anecdotique mais il révèle une profonde rupture. Les jeunes s'attendent à ce que tout dans leur environnement fonctionne par le toucher et, d'ailleurs, les applications qui les séduisent exploitent intelligemment cette tendance pour instiller une relation plus intime avec eux. Leur capacité à anticiper et découvrir (seuls) les gestes et leurs rôles dans les logiciels vont bien au-delà de tout ce que nous avons connu auparavant avec un clavier et une souris.
Dans un autre registre, cette génération change aussi d'outils de communication. Le mail et la messagerie instantanée ont presque disparu de leur panoplie et même les SMS perdent de leur attrait (en raison de leur coût). Les standards actuels sont des applications mobiles, dont celles fournies par les grandes plates-formes de réseau social (Facebook en tête) mais aussi des solutions spécialisées leur permettant de dialoguer et échanger sous de multiples formes (texte, photo, vidéo…).
Or, non seulement ces "GenT" insaisissables sont clients des institutions financières et ils seront bientôt leurs collaborateurs, mais, de plus, leurs comportements sont probablement l'avant-garde d'une transformation qui touchera plus tard les autres générations. Ce sont là deux bonnes raisons de préparer l'avenir (même s'il n'est pas pour demain matin) et de réfléchir (posément) aux questions qu'elles posent.
L'usage de la messagerie (dans la relation client ou le marketing, par exemple) ne devrait-il pas être remis en question ? L'expérience des applications mobiles publiées est-elle au niveau des attentes et des exigences des clients ? Les collaborateurs peuvent-ils accéder à toute l'information dont ils ont besoin depuis leur smartphone ou leur tablette ? Tous les services sont-ils accessibles par une interface tactile ? Et ainsi de suite…
Un petit conseil pour conclure : la technologie en entreprise étant de plus en plus façonnée par les tendances "grand public", c'est de ce côté-là qu'il faudra chercher les réponses.
Crédit photo : IntelFreePress