Actuellement, une pièce de 1 cent en coûterait 4 à frapper. Les pièces n’étant que peu réinjectées dans le circuit, l’Etat via la Banque de France en fait donc refrapper chaque année à perte. En tout, ce ne serait pas moins de un milliard et demi d’euros qui auraient été perdus dans la zone de la monnaie unique depuis son apparition. L’idée est donc venue à Benjamin Dupays, jeune entrepreneur passé par Sciences Po de redonner ses lettres de noblesse à un moyen de paiement complètement dévalorisé. Sa startup, Centiméo, finaliste des grands prix de l'Innovation dont L’Atelier est partenaire, propose en effet des distributeurs permettant aux utilisateurs de vider leur fond de poche. Une initiative, macro-économiquement positive donc
Une implantation diversifiée et en devenir
“Ce sont des produits de très grande consommation et globalement apprécié”, commente Benjamin Dupays. Et parmi ces produits on retrouve donc des chewing-gums et des gels antibactériens à l’unité dans le réceptacle clé pour des pièces sans beaucoup de valeur. Les distributeurs ont déjà été investis par Centimeo dans les universités et les restaurants universitaires parisiens à travers un partenariat avec le CROUS. Créteil et Versailles devraient bientôt voir arriver les produits de la startup ainsi que d’autres établissements comme l’ESSEC, Sciences Po ou Télécom Paris. Des centres commerciaux devraient également accueillir l’initiative notamment ceux gérés par le bailleur Hammerson. Par ailleurs, un accord a été passé avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris et la fondation des hôpitaux de Paris- hôpitaux de France pour proposer des produits dans ces enceintes. Enfin, les transports publics représentent bien évidemment un débouché de choix. C’est d’ailleurs par ce biais privilégié que la startup compte fourbir ses armes dans des villes comme Lille ou Lyon mais également à l’étranger.
Une activité en partenariat avec « les pièces jaunes » et vectrice d’emplois
Mais le retrait des pièces de 1 et 2 cent en Finlande ou l’arrondissement des prix au 5 cents supérieurs aux Pays Bas ne semblent toutefois pas effrayer le fondateur de Centimeo. En effet, celui-ci explique que “dans la plupart des marchés occidentaux comme dans les marchés d’Europe de l’Est, les pièces rouges sont toujours pertinentes”. Et si Centimo bénéficie d’une présence dans les hôpitaux, c’est grâce aux pièces jaunes. D’apparence concurrentes, les deux entités ont en fait noué un partenariat. En effet, 80% des revenus de l’association caritative proviennent en fait de dons et non pas de la récolte dont les frais sont excessivement élevés. Par ailleurs, la startup se rêve en créatrice d’emplois en appliquant son crédo : « un emploi toutes les cinquante machines ». A partir de ressources à la base inexploitées, Benjamin Dupays souhaite créer des emplois d’approvisionneurs. Ces métiers certes peu qualifiés pourraient constituer des emplois d’insertion ou de réinsertion idéaux. C’est en tout cas le souhait du numismate à l’idée en or.