Salut,
A la lecture d'un article sur le Gartner Symposium et sa "vision prospective du cloud" , j'ai été agacé (une fois n'est pas coutume) sur les notions de cloud privé, cloud public et cloud hybride reprises en cœur par les commerciaux de tout bord.
Je m'explique:
Il semblerait que les Messieurs qui ont pensé le cloud (avant son apparition d'ailleurs) se soient empressés de mettre des mots sur des concepts qui devaient à priori définir les technologies... On peut aujourd'hui, avec notre recul, s'interroger sur ces définitions hermétiques:
- Le cloud public : cela consisterait à une offre d'hébergement sur une infrastructure tierce sur la base de technologie cloud. La notion de public signifie que la plateforme est accessible via le web !?
- Le cloud privé: il s'agit d'une infrastructure interne à base de technologie cloud. Le cloud privé peut être aussi externe, c'est là que ça se complique, si c'est un hébergeur tiers qui gère le cloud.
- Le cloud hybride: il s'agit d'une infrastructure privé qui peut déborder sur une publique afin de gérer les pics de charge.
Pour cette segmentation semble difficilement tenable, pourquoi ?
- Le cas du cloud privé externe: dans la mesure où l'infrastructure est hébergé en externe, elle le sera sur un cloud public. La différence essentiel consistera à fournir des accès sécurisés au cloud mais le simple fait d'utiliser des VPN justifie-t-il une différence fondamentale entre public et privé ? Techniquement ce n'est en tout cas pas le cas, ce sont les même machines physiques dans les même datacenters avec les même conditions de sécurité (les cloud publics sont aussi sécurisés).
- Le cas du cloud public interne: les grandes entreprises ont les moyens techniques et financiers de déployer en interne un cloud public à destination des différents services. Chaque service disposera ainsi de son propre cloud privé externe sur une infrastructure commune. Nous sommes à la frontière entre public et privé car le métier de la DSI sera le même que celui d'un hébergeur de cloud public, il va gérer des CPU, RAM...pour des clients externes à son service.
- le cas du cloud hybride externalisé: si le client dispose d'un cloud privé externe et qu'il fait du débordement sur la même architecture mais en mode public, peut-on considéré qu'il s'agit d'un cloud hybride. D'autant plus que le fournisseur ne va pas lui garantir l'exclusivité sur des machines mais bien la mise à disposition de ressources. Ainsi sur un même serveur physique on peut avoir une machine virtuelle en mode privé et une en mode hybride.
Bref on comprends avec ces exemples que cette séparation en terme d'offre ne prend pas en compte la réalité du métier de l'hébergement, elle est avant tout marketing. Une autre typologie est possible ? On peut toujours émettre des hypothèses mais ce n'est pas simple:
- Cloud à grande échelle: l'objectif est de fournir une infrastructure à grande échelle dont les différents utilisateurs (client interne ou externe) pourront consommer en fonction de leurs besoins. Elle nécessite un effet d'échelle dans le sens où il faut pouvoir piloter l'infrastructure dans une logique énergétique (tels que CloudWatt ou Numergy). Ce type de cloud peut être public, privé ou hybride.
- Cloud à petit échelle: il s'agit d'optimiser avec des solutions de cloud une infrastructure petite ou moyenne avec un pilotage fin sur la base de ressources limitées. Avec bien entendu la possibilité de délester vers un fournisseurs externes.
Si vous avez d'autres idées, n'hésitez pas à laisser des commentaires
Librement, Jonathan
PS: Merci à Yannick (@bzhtux) pour sa relecture et ses conseils