Amer breuvage du silence
quand la dernière voix s’est tue
et qu’il faut repartir dans la nuit
seul face aux pans d’ombre
menacés par l’absence de toute clarté
amer breuvage du silence
distillé goutte à goutte
dans l’alambic souterrain des veines
on voudrait qu’un seul cri
arrache un frisson aux lichens de l’ombre
qu’un appel fraternel décime le troupeau
des mots pétrifiés dans la glace du mutisme