WAC 2013 : carton plein pour l'équipe de France

Publié le 22 octobre 2013 par Toulouseweb

WAC 2013 : carton plein pour l’équipe de France… carton rouge pour les médias généralistes !
Une moisson de médailles…
Dans ma chronique du 25 septembre dernier, je m’essayais ŕ un brin d’histoire en rappelant que l’acrobatie aérienne avait 100 ans, grâce aux exploits de Célestin Adolphe Pégoud, en septembre 1913…
J’évoquais également la rivalité franco-russe qui avait débuté ŕ la męme époque, avec la revendication du premier Ť looping the loop ť par un jeune pilote Russe de l’armée du Tsar, nommé Pyotr Nesterov.
Et, en cette année 2013, lors des 27e championnats du monde de voltige aérienne (WAC 2013) sur le North Texas Regional Airport (KGYI), situé non loin de la ville de Sherman (Texas – USA), qui se tenaient du 9 au 20 octobre, ça n’a pas raté : Français et Russes furent au coude-ŕ-coude, tout au long d’une compétition qui vit la victoire écrasante de la France. Dommage que si peu de médias en aient parlé. Mais je reviendrai sur ce point, en fin de chronique…

Ça avait pourtant mal commencé, ŕ cause d’une météo exécrable : dčs le deuxičme jour, le ciel s’est couvert, des vents violents se sont mis ŕ souffler, accompagnés de trombes de pluie…
Cela a eu pour effet de provoquer quelques tensions entre organisateurs et Français. En effet, ŕ cause de la météo et craignant de voir leur compétition Ť tomber ŕ l’eau ť, les officiels Américains ont proposé de modifier un point de rčglement trčs sensible : autoriser les vols jusqu’ŕ 20m/s de vent au lieu des 12m/s qui constituent le maximum habituel.
Les Français ont vivement rejeté cette proposition, invoquant notamment le fait que les figures seraient faussées, ce qui altérerait les appréciations des juges…
La situation aurait été dans une véritable impasse si la météo ne s’était pas (enfin) montrée plus clémente, passant d’un temps trčs mauvais ŕ une situation quasiment idéale.

LA COMPÉTITION :
Ŕ l’issue des programmes Ť Connu ť et Ť Libre ť, le Russe Mikhail Mamistov, sur Sukhoď 31, était en tęte du classement provisoire, devant le capitaine François Le Vot, sur l’Extra 330SC de l’Equipe de Voltige de l’Armée de l’Air (EVAA).
Ainsi, Mamistov avait tout donné pour prendre un maximum d’avance sur Le Vot, avant le programme Ť Inconnu ť, car le Russe savait que celui-ci était le terrain de prédilection des Français. Il fallait Ť cravacher ť pour garder sa premičre place…
Malheureusement pour Mamistov, ses efforts furent vains, et ce n’est rien de le dire ! Alors qu’en deux vols, le pilote Russe avait réussi ŕ se constituer une petite avance de 52 points, Le Vot, lors de l’Ť Inconnu ť – et donc en un seul vol – lui donna une véritable leçon de voltige avec plus de 140 points dans la vue. Le Français devint, ainsi, champion du monde en individuel !

Cependant, la victoire de Le Vot n’est pas un événement esseulé : l’équipe de France a, en effet, réalisé un véritable carton pour, au final, outrageusement dominer les débats.
Ainsi, Aude Lemordant est devenue championne du monde féminine, devançant une véritable légende vivante, la Russe Svetlana Kapanina. L’autre française, Kathel Boulanger, dont la devise est Ť Vivez vos ręves mais ne ręvez pas votre vie ! ť, termine quant ŕ elle, sur la troisičme marche du podium.
Par ailleurs, l’équipe de France est devenue championne du monde par équipe et championne du monde par équipe féminine…
Voilŕ de quoi faire du Texas, le temps d’un soir, un état Français !

Il convient également de saluer la superbe performance de Baptiste Vignes sur l’Extra 350SC de Vendée Sports Aériens (VSA), qui, pour sa premičre participation ŕ une compétition Ť Unlimited ť, termine ŕ la 15e place du général. Si on devait lui décerner un prix, ça serait celui du meilleur Ť rookie ť. Clairement, l’avenir s’annonce radieux pour ce jeune Vendéen.

L’unique déception française – pour vraiment chipoter – est le lot d’Olivier Masurel sur Cap 332SC. Le vice-champion du monde 2011 termine ces WAC 2013, aux pieds du podium. Ce résultat s’explique par une contre-performance, lors de la premičre manche, qui le relégua au 16e rang du classement provisoire. Par la suite, il n’aura cessé de gagner des places lors des deux vols suivants, mais n’aura fini Ť que ť quatričme. Oui, en compétition de niveau international, une petite erreur se paye cash…

Autre déception – mon coup de gueule – et non des moindres, la médiocre couverture médiatique de l’événement, en France… En effet, alors que les Français, en gagnant absolument tout, ont réalisé une des plus belles compétitions depuis la création des WAC, peu voire pas de médias en ont parlé. Quant aux journaux télévisés, pas un mot. Il n’y a bien que l’émission Ť Tout le Sport ť, sur France 3, qui en a trčs bričvement parlé. Je me suis d’ailleurs Ť amusé ť ŕ chronométrer le temps consacré ŕ l’équipe de France de voltige, dans ce magazine TV. Conclusion : 13,2 secondes !
Que voulez-vous ? Nos journaux télévisés préfčrent parler de Ť l’autre équipe de France ť, celle dont les protagonistes s’expriment mal, sont agressifs entre eux et envers leurs entraîneurs, gagnent des millions et… ne marquent pas de but !

Ah mais, non ! Je suis vraiment mauvaise langue car, en fait, un véritable reportage télévisuel avait été consacré ŕ Renaud Ecalle, au 20h… lorsqu’il s’était tué dans un terrible crash avec toute sa famille. Bizarrement, de célčbres présentateurs de journaux télévisés s’étaient soudainement rappelés que Renaud avait été champion du monde et peut-ętre męme, le meilleur pilote de voltige que la France n’ait jamais eu…
Lŕ, ça valait le coup d’en parler !

Bastien Otelli – AeroMorning