120.000 patients en France sont concernés par cette maladie « majoritairement du caillot », dont les mesures épidémiologiques restent encore imprécises, la maladie veineuse thromboembolique (MVTE) et ses deux complications principales, la phlébite (TVP) et l’embolie pulmonaire (EP). Une maladie qui fait de graves « dégâts » en particulier chez le sujet âgé et en présence de comorbidités bien connues. De premiers éléments de réflexion qui doivent contribuer à prendre la mesure de ce fardeau par de nouvelles études et à développer des initiatives de prévention ciblées sur les patients les plus à risque.
En France, en 2010, 55.419 patients ont été hospitalisés avec un diagnostic de MVTE, dont 61,7% une EP et 38,2% une TV. Les phlébites et thrombophlébites ou thromboses profondes constituaient plus de 85% des thromboses hospitalisées.
Maladie liée à l’âge ? L’incidence annuelle de la MVTE est fortement liée à l’âge des patients dont l’âge moyen est de 67,6 ans mais significativement plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Ainsi le taux brut passe de 15/100.000 chez les 15-19 ans à 1.200/100.000 chez les plus de 85 ans.
A noter, le taux supérieur chez les femmes vs hommes, en période de vie reproductive, qui peut évoquer le tabac et la contraception ?
Maladie handicapante et coûteuse pour la société, la MVTE nécessite une moyenne de durée d’hospitalisation de 7,7 jours pour les patients hospitalisés pour TV et de 10,1 jours pour les patients hospitalisés pour EP et conduit dans près de 4% des cas au décès, et dans 7,5% des cas lorsqu’il s’agit d’un diagnostic associé à une comorbidité.
Maladie à comorbidités : C’est sans doute à la lecture de ces données que pourraient être renforcées les initiatives de prévention sur des groupes ciblés. Car si on observe que la MVTE représente la cause initiale majeure de décès avant 45 ans et à partir de 70 ans, dans les tranches d’âge intermédiaires, c’est le cancer, associé à la MVTE, qui est la cause initiale du décès. Les cancers facteurs associés de décès les plus fréquents sont les tumeurs malignes des organes digestifs, des organes respiratoires et intra-thoraciques. Viennent ensuite les pathologies cardiovasculaires autres que la MVTE, notamment chez les personnes les plus âgées.
En conclusion, le fardeau de la MVTE, avec une incidence de plus de 1% chez les plus âgés, une létalité hospitalière élevée, est lourd. La reconnaissance des cancers et des pathologies cardiovasculaires associées peut permettre d’améliorer son diagnostic précoce et de développer la prévention. D’autres études, concluent les auteurs, sont donc indispensables « pour prendre la mesure des enjeux en termes de santé publique ».
Source: InVS BEH N° 33-34 – 22 OCTOBRE 2013
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