Il était une fois l’histoire d’un merveilleux poisson nommé Alfred qui se retrouve embarqué dans un road trip farfelu aux côté d’un cow boy du dimanche au coeur brisé et d’une jolie fugueuse prisonnière de son père depuis 30 ans.
Malgré lui, Alfred va devenir le héros de cette histoire improbable qui met en scène une rencontre inattendue entre deux marginaux, un amour naissant sur fond de course poursuite endiablée dans une voiture volée, une chevauché fantastique rythmée par des airs de bluegrass. Vous suivez?
C’est que ce court métrage – sans dialogue – roule à vive allure, entre un personnage-narrateur au débit de paroles effréné qui vous entraîne dans le tourbillon de ses aventure en à peine quelques secondes, un générique – qui n’en est pas un – concis et incisif, des répliques décapantes teintées d’un humour savoureux, une scène de danse improvisée dans une station essence où l’on joue du bandjo… On n’est pas loin de l’univers joyeusement frappé des frères Cohen ou de l’écriture décalée de Wes Andersen.
Mais derrière Alfred (or the story of a wonder fish) se cache un jeune cinéaste français, Mathieu Rigot, qui a écumé les festivals grâce à ce petit bijou de fantaisie.
Pour ce grand rêveur au regard espiègle et aux pieds bien sur terre, fervent partisan du cinéma indépendant et de l’Amérique profonde, le plus important est de « ne pas oublier l’histoire que l’on filme. Les moyens restent accessoires ».
Ainsi, paré d’un appareil photo et d’un vague scénario autour d’un jeune homme qui doit repartir de zéro, lotti d’un animal de compagnie, Mathieu rejoint son cousin, Jean-Charles Lehuby (photographe) quelques semaines aux Etats-Unis. Il en faut peu aux deux complices pour débrider leur imagination au gré des rencontres. Jean-Charles présente à Mathieu le photographe Aaron Hobson, qui se laisse convaincre de jouer dans leur film et les initie à la musique des Pine Ridge Rounders. En trois jours, le tournage est bouclé avec les moyens – sommaires – du bord. S’ensuit une longue période de montage, tout en prenant soin de conserver ce même sentiment d’amusement qui accompagne le réalisateur dans chacun de ses projets.
Déjanté, poétique, frénétique, drôle et sublimement filmé, Alfred (…) est un court métrage sans prétention mais terriblement jubilatoire, qui vous donne le sourire sans même que vous vous en rendiez compte.
Et si ces quelques mots ne vous ont pas totalement convaincus, je laisse le soin aux images de parler d’elles-mêmes :
(Si le teaser vous plaît et que vous souhaitez en voir plus, vous pouvez contacter directement Mathieu à cette adresse : [email protected])