Un emploi "acceptable", Présidence inacceptable

Publié le 05 mai 2008 par Juan

Le ministère de l'Economie et de l'Emploi a précisé son projet de loi relatif aux offres valables d'emploi. LES ECHOS lundi 5 mai ont publié la note que Bercy a transmis ce week end aux partenaires sociaux (lire le document).
1. Le demandeur d'emploi sera tenu d'accepter tout emploi rémunéré à hauteur de son salaire antérieur pendant les trois premiers mois de recherche.
2. Au bout de trois mois de chômage, il devra accepter une baisse de salaire de 5%, au grand maximum, sous réserve des lois et règlements applicables (par exemple le SMIC), pour une offre d'emploi "compatible avec ses qualifications" et sous réserves qu'il reste "dans la zone géographique définie pour sa recherche"
3. Au bout de six mois, les chômeurs pourront être contraints d'accepter une baisse de salaire de 20%, et un temps de trajet de deux heures quotidien en transports en commun (60 km quotidien).
4. Au bout d'un an, tout emploi rémunéré à hauteur de l'allocation chômage (soit, dans le cas le plus courant, 57,4% du salaire antérieur) serait jugé acceptable.
A partir du deuxième refus, les chômeurs seront radiés pendant deux mois des fichiers de l'ANPE, ce qui entraînera la suspension provisoire de leur allocation.
Nicolas Sarkozy est-il un Président acceptable ?
Les chômeurs pourront se consoler de savoir qu'un nouveau sondage enfonce un peu plus la popularité du Président : si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, Nicolas Sarkozy serait battu au second tour par Ségolène Royal, d'après une enquête LH2 pour le Nouvel Observateur.
Nicolas Sarkozy, en tant que Président de la République, n’est plus crédité que de 36% d’opinions positives (contre une majorité absolue d’opinions négatives à 53%), ce qui constitue le score le plus bas enregistré par LH2 depuis son élection. On notera une critique particulièrement exacerbée au sein des cadres et professions intellectuelles supérieures (27% d’opinions positives / 60% d’opinions négatives), lesquels n’ont jamais, du reste, fait partie de ses soutiens. En revanche, on observe qu’en termes de proximité partisane la majorité continue de faire front : 80% contre 16% au sein des partisans de droite, et, dans les détails 89% contre 8% au sein des sondés des sondés se déclarant proches de l’UMP.

David Abiker, sur France Info, est revenu sur la chronique des 52 premières semaines présidentielles de Nicolas Sarkozy rédigée par Sarkofrance. Les médias dans leur
ensemble portent désormais un jugement sévère sur cette première année. Le Figaro s'en tire par une pirouette: "Sévères avec Sarkozy, les Français saluent ses réformes" titre-t-il. Et le quotidien de droite de dégainer sa propre enquête réalisée par le sondeur officiel de la Sarkofrance: "Prise en bloc, l'action menée depuis un an par le président de la République a plutôt déçu (58 % de mécontents des réformes, 66 % d'insatisfaits des résultats obtenus). Mais prises une par une, les réformes sont pour la plupart approuvées, voire plébiscitées."
A lire le sondage, les résultats ne sont pas si acceptables que cela pour les Français interrogés:
1. Les deux tiers d'entre eux rejettent le non-remplacement de 11 200 postes d'enseignants.
2. "La réforme de la carte hospitalière, pourtant préparée avec finesse par le sénateur Gérard Larcher, fait peur également."
3. "Tout comme les franchises médicales, très largement rejetées, et qui n'ont convaincu qu'un électeur de Sarkozy sur deux."
Alors, Présidence acceptable ?
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