Très, très bon roman que voilà ! Son ambiance sombre, son ton vif, ses personnages à fleur de peau, son danger alentour et ses garous particulièrement effrayants font de cette lecture un rendez-vous incontournable. Le résultat est en effet captivant ! Tout de suite, on plonge dans une histoire noire et pleine d'amertume, marquée par la mort d'une adolescente. Son groupe d'amis est dévasté, chacun cherche un refuge, que ce soit dans l'alcool ou dans le besoin d'avoir des réponses, pour avancer et oublier le drame.
Mackenzie est une jeune fille qui se juge quelconque, mais qui, finalement, est une nana entourée par deux potes irrésistibles, qui se chamaillent pour obtenir son attention et décrocher son cœur, oui, un triangle amoureux est au programme, attention les yeux, mais franchement c'est plutôt bien amené, pas trop nunuche non plus. L'héroïne elle-même fait une réflexion pertinente à ce sujet :
« Nom de Dieu ! Ma vie n'allait quand même pas devenir aussi débile que toutes ces séries pour ados !
Une coulée de graviers et de poussière a dévalé la pente. Je me suis retournée. Kyle était au sommet de la colline. J'ai senti ma poitrine qui se fendait en deux. Sans un mot, il a fait demi-tour. Et voilà, c'était officiel : ma vie était digne d'une série débile. »
Autour, nous avons aussi une enquête criminelle, pour cerner le mystère qui entoure le meurtre d'Amy. L'arrivée en ville d'une milice privée sème la zizanie, Mac se heurte à leur chef et devient une cible à éliminer. Elle réalise dans le même temps que ses amis proches lui cachent aussi de nombreux secrets, parfois assez déconcertants. Et ce climat de délation, de suspicion et de peur panique autour des garous finit par enfoncer le clou : c'est globalement sombre, vif et envoûtant. L'auteur n'a pas sombré dans la facilité, elle malmène ses personnages, elle dessine une histoire pas toujours joyeuse, ça change un peu et ça fait du bien. C'est le 1er tome d'une trilogie, la suite est déjà disponible en VO : Thornhill.
Hemlock, par Kathleen Peacock (La Martinière J., juin 2013 - traduit par Nathalie Azoulai)