Réputés rebelles et indépendants, les réprésentants de la génération Y refusereraient le monde légué par les générations précédentes. Un monde hérité des baby-boomers et des réprésentants de la génération X, leurs parents. Mais pourquoi refuser ce monde ? Car tout simplement, il n’existe plus. Finies les Trente Glorieuses. Depuis bien longtemps. Sans compter les crises économiques qui ont vu le jour depuis : 1973, 1992, 2008, etc.
Désabusée, en recherche de sens, la génération Y ne partage pas les mêmes valeurs que ses aînés. Et c’est la raison pour laquelle elle a tant de mal à s’intégrer dans les grands groupes et grands cabinets de conseil car encore dirigés par les baby-boomers et la génération Y. Pour pouvoir travailler dans une entreprise, il faut pouvoir adhérer à ses valeurs, à sa culture d’entreprise. Or les représentants de la génération Y ne sont pas prêts à adhérer à des valeurs aussi « obsolètes » que l’autorité et le respect de la hiérarchie.
Au contraire, pour cette génération qui a connu le chômage et les PSE, les catastrophes écologiques, une entreprise est avant tout jugée pour son éthique et les managers pour leurs compétences. Comment se plier à une règle si on ne la trouve pas juste ou émise par une personne dont on ne considère pas l’autorité comme légitime ?
Plus que toutes les générations précédentes, les « Yers » connaissent la précarité et c’est pour cela qu’il leur est beaucoup moins difficile de changer d’emplois plus souvent. Leurs parents ont été fidèles à leur entreprise et pourtant ils ont été licenciés. Ainsi, faire une carrière dans une même entreprise n’est plus un objectif. C’est pour cela aussi qu’ils souhaitent évoluer beaucoup plus rapidement. Et pas forcément pour rester dans la même entreprise. Mais pour acquérir de nouvelles compétences qui vont ouvrir les portes de nouveaux postes.
Bien évidemment, les entreprises ont repéré la tendance et font de plus en plus appel à des « managers intergénérationnels ». Mais quel est vraiment leur objectif ? Faire rentrer les « Yers » dans un cadre préétabli, celui des baby-boomers et de la génération X ? Ou bien faire rentrer un peu de désordre et de disruption, celle de la génération Y, pour innover et s’adapter à leurs plus jeunes clients qui seront les clients majoritaires de demain ?
Angélique