L’album « canada dry » ?

QUESTIONS À MON PÈRE

Le nouvel album d’Astérix arrive sur le marché.

Les médias sont mobilisés.

À tour de rôle, les « nouveaux auteurs » et mon père sont mis à contribution. Partout, je lis les mêmes mots, les mêmes poncifs. Je ressens intimement que tout cela est une pale copie de situations passées. Tout ce que nous avions mis en place et réalisé pendant 20 ans est ici et maintenant copié, décalqué, collé, mais, à l’ouest, rien de nouveau !

Hachette Livre a juste commis une sorte d’herbier en collectant des morceaux d’avant pour tenter de faire du neuf.

Ça a la couleur d’Astérix ? Le goût d’Astérix ? Mais ça ne peut être de l’Astérix ! Et la couverture de l’album en est le symbole ! Mais, personne ne pose les vraies questions à mon père. POURQUOI ?

Je veux percer cet écran de fumée. Voilà ce que j’aimerais demander à mon père :

1. Toute ma vie, j’ai entendu de ta bouche cette volonté de sanctuariser l’œuvre que tu avais créée avec René. Ne regrettes-tu pas d’avoir changé d’avis ?
2. Au vu des critiques, n’as-tu pas finalement le sentiment que c’est toi, Albert Uderzo, qui embarrassait Hachette ?
3. Pourquoi as-tu, de ton vivant, laissé un album se faire ?
4. Ne penses-tu pas, certains soirs, qu’il y avait une autre manière de faire ?
5. Dans tous ceux qui t’entourent aujourd’hui, y en a-t-il un qui ait dû sacrifier sa cellule familiale pour permettre la sortie de cet album ? N’y aurait-il que toi ?
6. Ta famille ne te manque-t-elle pas certains jours ?

Si j’ai choisi ce combat, c’est pour, un jour, pouvoir retrouver le père que j’ai toujours connu.

Allez à très vite,

Sylvie