Moins expérimentaux et plus policés, les titres qui matérialisent cet album se révèlent plus abordables à l'oreille que ceux de son prédécesseur, réussissant de fait à cristalliser moultes inspirations sonores dans des espaces plus formatés. Le génie musical et mélodique de l'artiste tend par cette voie à révéler tout son savoir faire, capable d'embraser le dance floor avec le groove disco de "Oh Sheit It's X" et de se muter en ballade suave aux accents R&B sur "Heartbreak + Setbacks". La musique de Thundercat gagne ainsi en modélisation ce qu'elle perd en expérimentation.
Perché quelque part entre Nosaj Thing et Toro Y Moi, Thundercat sillonne les reliefs de la west coast, portant une chill wave atmosphérique et déculottée de tout principes, comme l'affirme l'ouverture de l'album "Tendfold". En outre le chant de Thundercat suit une ligne aigüe et profonde, rendant hommage à ses pairs, pontifes de la soul des années 60 - 70. Au final Apocalypse se dresse comme un disque assez ambitieux rendant hommage à un héritage musical plus que revivifié.
En Bref : à la croisée des chemins musicaux et temporels, Thundercat atteste avec Apocalypse que la soul n'est pas morte. Mieux, il redonne au genre un nouveau souffle, en usant d'une production expérimentale mise au service de mélodies chaudes et chatoyantes.
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