J'aurais dû commencer par ça mais j'avais un peu de réticence à me raconter. Vous me direz, pourquoi alors tenir un blog? Ca vient tout simplement de la vision que j'en ai. Ce blog n'a pas pour but de raconter qui se cache derrière le pseudo ThomY, mais représente tout simplement un moyen supplémentaire et différent de parler basket par rapport aux 2 forums que je fréquente. C'est aussi bien sûr une façon un peu égoïste d'assouvir cette passion, car par définition, le dialogue est très limité dans le concept de blog. Bien sûr par vos commentaires, vous pouvez manifester vos opinions, mais c'est bien moi qui tient la barre. C'est enfin une bonne manière pour m'obliger à approfondir mes connaissances basket. Par paresse, au lieu de me plonger dans un sujet que je connais peu ou pas, je me serais contenter de l'effleurer, voire de passer à côté. Or le blog "m'oblige" à approfondir les choses, à m'investir plus à fond dans ma passion basket. Bref tout ça pour dire qu'au final, j'ai trouvé logique et plus honnête de raconter une partie de ma vie, celle qui est directement liée à la création de ce blog, c'est à dire mon rapport au basket.
Au commencement, Dieu créa ... Euh, je suis peut-être remonté un peu loin là. Reprenons. Je tombe dans le sport tout petit. Papa footeux et amoureux de sport en général me transmet le virus. Suivant naturellement la voie paternelle, je débute le footbal dès l'âge de 7 ans mais suis avec passion toutes les compétitions sportives (j'ai conservé cette faculté à pouvoir m'emflammer pour une compét de biathlon par exemple, c'est vous dire). Le basket n'est alors qu'un sport parmi d'autre, bien loin du dieu football. Pourtant, le club de ma ville de Tours, le TBC anciennement ASPO, évolue alors dans l'élite française. Champion de france en 76 et 80, j'observe de loin, via le journal local ou Stade2, les résultats d'un club reculant petit à petit dans la hiérarchie nationale. Si mon père me raconte à l'occasion les exploits du PO de Bowen, Pondexter ou Sénégal, la finale de la Coupe des Coupes 76 contre Milan, l'ambiance extraordinaire de la salle Grenon, jamais je n'ai droit au voyage, et je ne le réclame pas d'ailleurs.
Tout change avec l'acquisiton de Canal+ en 90. Le monde de la NBA s'ouvre alors à moi. Et là c'est le choc, un merveilleux putain de choc. Très vite MJ, Magic, Bird, Drexler, Thomas rejoignent les Waddle, Papin, Gullit, Van Basten, Maradonna dans mes rêves. Si je m'imagine encore dribbler au stade Vélodrome ou au Camp Nou, jeium ou au Forum d'Inglewood. Puis très vite s'ouvrent les portes de Be shoote de plus en plus souvent au Madison Square Garden, Chicago Stadaublanc, de l'Espace Piscine ou du Palais des Sports de Pau. L'addiction prend forme, elle s'avérera incurable avec l'événement de l'été 92, les JO de Barcelone.
Après avoir vu ça comment ne pas plonger définitivement? En tou cas, personnellement, je n'y résiste pas. En plus tout s'enchaine de façon incroyable. Limoges gravit l'Olympe l'été suivant pour décrocher le 1er titre européen des champions dans l'histoire du sport français. Michael Young et Jim "Trampoline" Bilba (dixit Montel, le très mauvais commentateur de la finale en direct sur Antenne2) me font rentrer définitivement dans un basket européen verouillé à triple tour. C'est moins bandant que les top 10 NBA de Canal, mais l'intensité déployée me séduit, et puis pour ne rien gâcher, les français gagnent.
Deux mois plus tard, je suis en direct mes premières finales NBA. Chicago versus Phoenix, Jordan affronte Barkley. A 3H du mat, le Taureau arpente les rues de Windy City sur la musique envoutante d'Alan Parson avant de s'engouffrer dans le bouillant Chicago Stadium.
A 6H on entend les oiseaux, le jour commence à poindre et il ne reste plus que 2H avant d'aller au collège. Qu'importe puisque Jordan a encore planté 40 pions, que Barkley a sauvé ses Suns dans une triple prologation étouffante lors du game 3 et que John Paxson vient de cloturer la série par un énième panier longue distance. Depuis les insomnies de juin sont devenues tradition et seule la faiblesse des Nets 2002 et le manque de saveur de l'affiche 2006 (je déteste le Heat et je me fous des Mavs) y ont échappé (j'ai quand même enregistré, faut pas déconner). J'ai même à l'occasion invité un pote (le biloute37 qui laisse souvent des commentaires ici) à venir voir les Finals Bulls-Jazz. On s'est marré récemment à se rappeller de ces moments où à genoux devant la télé à 5H du mat, on exultait en silence (pas évident) pour ne pas réveiller mes parents.
Passionné par la NBA donc, amateur du basket européen et français, il était bien temps de lâcher un instant la télé pour jouer sur les playgrounds du coin et aller voir l'équipe locale. Direction donc le palais des sports de Tours pour suivre le TBC en PRO B. L'année précédente, en 95, l'équipe de Strickland et Dioumassi avait atteint la finale de ProB (défaite 3-2 contre Besançon) et entendait bien rester dans le haut tableau l'année suivante en gardant Kevin Strickland et en signant le jeune intérieur US Geoff Lear. Direct on tombe sous le charme de ces 2 joueurs et surtout de Lear. Avec 3 potes on devient son fan club non officiel avec banderole s'il vous plait (n'y voir aucune allusion à une affaire récente). L'ambiance est géniale, la salle de 3000 places remplie à chaque fois ou presque. Malheureusement, comme beaucoup de clubs ayant brillé à la fin des 70's-début 80's, le TBC connait de graves problèmes financiers. L'équipe devient l'année d'après moins compétitive avec le départ pour le HTV de nos 2 "stars". Mais complètement accrocs, on ne lâche pas l'affaire et on passe même un nouveau cap en intégrant l'équipe de satisticiens du club. S'occuppant d'abord des espoirs, on devient ensuite les statisticiens officiels de l'équipe Pro lors de la saison 97-98. LE TBC et devenu NPO et entend retrouver son glorieux passé. Le président a été renversé, Dao coach de notre équipe double championne de France et de l'équipe de France, choisit avec Rebatet, le nouveau coach, les joueurs devant nous conduire à une remontée immédiate. On parle de coupe d'europe, de nouvelle salle, mais moins de 3 mois après, le club est à l'agonie financièrement. Le passif s'avère plus important que prévu et la nouvelle équipe dirigeante n'entend pas payer pour les autres. Le navire sombre malgré l'arrivée en cours de saison de Ron Anderson. A la fin de l'année, le club doit déposer le bilan, il repartira en Nationale 3. Depuis, le club s'est associé avec le voisin de Joué-les-Tours pour former le TJB qui vivote en Nationale 2. Pour ma part, j'ai lâché l'affaire après quelques matches de Nationale 3 en 98.
98 représente d'ailleurs une année charnière puisque c'est la dernière année de Jordan (avant son retour à Washington) et qu'après ça, ma vision du basket a vraiment changé. Plus que Jordan d'ailleurs, c'est la fin d'une génération (Drexler, Olajuwon, Barkley, Ewing,...) et j'ai eu du mal à retrouver le même enthuousiasme avec la nouvelle. Corrélation ou pas, je me suis en tout cas très fortement rapproché du basket européen. Les succès de la French Team de Pau ou de la Green Team villeurbanaise m'avaient laissé dans le coup, mais le basket "guerre de tranchée" instauré depuis la finale du CSP et qui avait aboutti à une finale 98 Virtus-AEK à dégoutter du basket, me freinait encore. Heureusement en 99 Kaunas fait souffler un vent de fraicheur sur l'Europe du Basket. Je plonge alors définitivement dans le basket européen d'autant qu'à ce moment-là, la Virtus Bologne du Roi Rigaudeau domine et que je découvre un nouveau phénomène, Manu Ginobili. Il devient aussitôt mon joueur préféré et l'est toujours actuellement.
Enfin l'arrivée de Parker me redonne l'envie de NBA. Beaucoup aime à critiquer TP, c'est un même devenu un sport national sur les forums français, mais il ne faut pas oublier l'impact qu'il a eu sur beaucoup d'entre nous, qu'on l'aime ou pas aujourd'hui. D'abord parce que ce type on en entendait parler sur les playgrounds alors qu'il n'avait que 15-16 ans. Personne ne l'avait vu jouer mais tout le monde en parlait. On lisait avec admiration ces cartons offensifs dans Basket Hebdo (ou BasketNews). Du coup, on était tous à l'affût de ces premiers pas NBA d'autant que son jeune âge posait beaucoup d'interrogations, mais surtout beaucoup d'admiration. Bref, moi, ça m'a complètement remis dedans et comme l'année d'après, Ginobili est venu le rejoindre, bah là évidemment, j'avais plus le choix.
Voilà mon parcours, peu de pratique (jamais en club, seulement entre amis et à très faible niveau), mais énormément de matches vus. Si le basket fut essentiellement pour moi NBA à mes débuts, je me suis ouvert totalement au basket Fiba depuis et l'Euroleague constitue d'ailleurs mon championnat préféré durant la trop longue saison nord-américaine. Mais à quelques heures du début des PO NBA, je peux vous dire que j'ai gardé la même envie même si je n'ai plus autant d'étoiles dans les yeux. Moins rêveur, plus lucide et donc plus critique, mais tout autant addict.