Léon Cogniet (1794 -1880), Esquisse pour Rebecca enlevée
par Bois-Guilbert,
vers 1828, © Orléans, Musée des Beaux-arts - François
Lauginie
Musée de la Vie Romantique
Dès 1767, Diderot s’enflammait : « Pourquoi une belle esquisse nous plaît-elle plus qu’un beau tableau ? C’est qu’il y a plus de vie, moins de forme ». Au musée de la Vie romantique, dans l’enclos Chaptal, le peintre Ary Scheffer, l’un des maîtres du romantisme, a vécu plus de vingt ans. Il a fait construire en 1830 deux ateliers dans lesquels une part essentielle de son œuvre a été pensée, composée puis exécutée. Dans ces lieux, le visiteur est amené à se demander comment un tableau s’élabore avant d’être rendu public. L'exposition présente une sélection d'une centaine d’esquisses, prémices d'œuvres maintenant célèbres, variantes pour une même peinture témoignant des choix du peintre ou du commanditaire, ou encore projets n'ayant pas abouti. C’est aujourd’hui dans cette intimité de la création que l’exposition propose d’entrer grâce à des prêts exceptionnels, notamment une quinzaine d’œuvres d’Eugène Delacroix – dont on fête les cent cinquante ans de la disparition – venant du musée national Delacroix, du musée des Beaux-Arts de Lille, du musée d’Orsay et du Petit Palais. L’exposition met à l’honneur certains des plus remarquables « esquisseurs » romantiques, parmi lesquels Léon Cogniet dont le fonds d’atelier est conservé au musée des Beaux-Arts d’Orléans ou, naturellement, Ary Scheffer, grâce à la générosité du musée de Dordrecht, sa ville natale. Enfin, l’Ecole des Beaux-Arts, véritable conservatoire des « travaux d’étudiants », permet d’offrir un panorama d’œuvres méconnues ayant remporté les concours organisés en son sein. L’esquisse est l’une des étapes du processus de fabrication du tableau. Elle permet à l’artiste d’en expérimenter la validité, en petit, avant de l’exécuter en grand. Sa fonction est donc avant tout de fixer la composition mais, depuis le milieu du XVIIIe siècle, elle est presque devenue un genre à part entière défini par la rapidité et la spontanéité du pinceau.
Théodore Chassériau (1819- 1856), Bacchantes et Satyres
(1840-1841), Huile sur bois
© Orléans, Musée des Beaux-arts - François Lauginie
Ary Scheffer (1795 - 1858) Paolo et Francesca, 1822-1824,
Pays-Bas
© Dordrecht, Dordrechts Museum
Joseph-Désiré Court (1707-1865), Samson et Dalila, 1821
©
Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts/ Jean-Michel Lapelerie
Eugène Delacroix (1798-1863), Médée furieuse, vers 1836,
Lille,
Palais des Beaux-Arts © RMN-Grand Palais -Stéphane Maréchalle