Saint-Nicolas fête les enfants le 6 décembre depuis le… Xème siècle. Cette tradition est fortement ancrée en Belgique et au Pays-Bas mais aussi dans le nord de la France (Alsace), en Allemagne, en Autriche, en Croatie, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Lituanie, en Roumanie, au Royaume-Uni, en Ukraine en Slovaquie, en Serbie et en Suisse.
Le grand Saint, patron des écoliers, apporte des bonbons et des jouets à tous les enfants sages. 15 jours avant le 6 décembre, il apporte également des friandises dans les pantoufles des petits enfants. Par contre, s’ils n’ont pas été sages, c’est Zwarte Piet qui s’occupera d’eux !
Et c’est bien là le problème : affublé d’un costume médiéval clinquant, coiffé d’une perruque afro, et le visage peint en noir, le père fouettard dit aussi Hanscrouf dans certaines régions seraient, d’après ses détracteurs, une réminiscence de l’esclavage dans les colonies hollandaises.
Suite à différentes plaintes provenant des Pays-Bas, une commission du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a envoyé un questionnaire aux autorités néerlandaises afin de clarifier la question. Il a été demandé de «bien vouloir indiquer dans quelle mesure votre gouvernement a impliqué la société néerlandaise, y compris les Africains (…), dans les discussions sur le choix de Santa Claus et de Zwarte Piet comme symbole culturel dans ce pays.»
On croit rêver : l’ONU enquête sur Zwarte Piet ! Mais non, c’est bien le monde dans lequel nous vivons.
Selon la légende, c’est en 1737, dans le Comté de Hanau-Lichtenberg qu’il apparaît pour la première fois. Selon une autre version, il serait né à Metz en 1552 pendant le siège de la ville par l’armée de Charles Quint. Le père Fouettard connaît donc plusieurs variantes en fonction des pays et des régions où la tradition existe. Il est en tout cas un personnage sinistre qui distribue des coups de martinet aux vilains garnements. D’après Alice Miller, écrivaine, les actions du véritable Saint Nicolas ont été détournées par les parents pour en faire une fête punitive, notamment avec l’invention du Père Fouettard qui n’a rien à voir avec l’histoire traditionnelle de Saint Nicolas qui, selon la légende, protégeait les pauvres et ne les battait pas.
Quoi qu’il en soit, Saint Nicolas ne vit pas des jours heureux. Depuis de nombreuses années, il se fait voler la vedette par le Père Noël. Plus mondial et plus commercial, le petit papa noël ne laisse que peu de place dans le marketing du patron des écoliers. Cette nouvelle affaire aura peut-être la vie du Grand Saint Nicolas.