Salvo au cinéma : un polar sicilien très peu bavard

Salvo est un homme de main de la mafia sicilienne, solitaire, froid, impitoyable.

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La Critique

Un film de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza

Avec Saleh Bakri, Sara Serraiocco, Mario Pupella

Durée :  1h 48

Date de sortie : 20.10. 2013

Alors qu’il s’introduit dans une maison pour éliminer un homme d’une bande rivale, il découvre Rita. La jeune fille est aveugle et assiste impuissante à l’assassinat de son frère. Alors que le tueur est censé l’abattre comme il doit le faire avec tout témoin gênant, il va choisir de l’épargner puis de la séquestrer pour la protéger, s’exposant ainsi lui-même à des représailles de ses commanditaires. Tandis que la machine à tuer se grippe, le film de mafieux bascule en une histoire d’amour vouée au tragique.

Film d’ouverture du récent festival d’Annecy Cinéma Italien, auparavant grand Prix de la Semaine de la critique à Cannes, Salvo est présenté au Cinéma du Grütli de Genève. Le premier opus de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza est un polar sicilien très peu bavard. Ce qui distingue ce film d’autres sur la mafia sicilienne est le travail sur le style. Si les silences sont nombreux, le travail sur le son est impressionnant et participe au climat quasi hypnotique du film. A certains moments, les metteurs en scène quittent le point de vue de Salvo pour mettre le spectateur dans la tête de Rita qui est aveugle. Ils suppriment ainsi tout contrechamp pour ne capter que de vagues ombres afin de  traduire son handicap. Alors que le tueur suit les déplacements  de Rita à l’intérieur de la maison, sa présence menaçante et invisible se signale uniquement par la respiration. Le meurtre du frère est aussi relégué hors champ avec ses bruits de lutte d’une sauvagerie glaçante. Film de silences et de sons, Salvo est aussi un film d’ombres et de lumières. Préposé à la photographie, Daniele Cipri joue sur les clairs-obscurs et parvient grâce à une lumière chaude à nous faire ressentir la chaleur de plomb qui s’abat sur Palerme.

Malgré sa beauté formelle, ce film d’amour et de mort risque toutefois de  rester difficile d’accès. Avançant à un rythme très lent, il garde des ombres d’ombre et un certain niveau d’abstraction. On ne comprend par exemple guère le rôle du couple qui abrite Salvo ni celui du chien.

Le Film: 

 
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