Connue pour son rôle dans la stimulation de la production de lait chez les mères après l’accouchement, l’hormone prolactine dévoile une nouvelle fonction importante dans le foie, avec cette étude de l’Universidad Nacional Automoma de Mexico. Car le foie est l’organe du corps qui possède le plus grand nombre de récepteurs de prolactine, des récepteurs qui permettent à l’hormone de pénétrer dans les cellules hépatiques et les aider à se multiplier, mais aussi de favoriser le développement de nouveaux vaisseaux sanguins qui permettent au foie de se régénérer.
Alors les chercheurs, dont le Dr Carmen Clapp de l’Université de Mexico se sont demandé si ce processus pouvait aussi contribuer à régénérer le foie en cas d’ablation chirurgicale partielle, par exemple. Leur recherche sur l’animal, à la fois sur des rats surproducteurs de prolactine et sur des souris sans récepteurs de prolactine, confirme le rôle clé de l’hormone sur la santé et la régénération du foie :
· Les animaux surproducteurs présentent un foie plus volumineux, qui se régénère rapidement en cas d’ablation partielle. Dans le cas d’une telle intervention, leurs chances de survie sont plus élevées que des rats témoins.
· Les souris génétiquement modifiées pour ne pas avoir récepteurs de la prolactine et qui se comportaient comme si elles n’avaient pas l’hormone, présentaient des foies plus petits que les souris normales, mais étaient à risque bien plus élevé de décès dans les jours suivant la chirurgie. Les tests ont montré que ces souris présentaient des taux élevés d’IL -6, un facteur jugé comme partiellement responsable d’une guérison plus difficile et d’un risque de mortalité accru.
La prolactine accélère la réparation du foie : Des résultats essentiels qui révèlent que la prolactine est importante à la fois pour la croissance normale du foie mais aussi sa régénération du foie après une intervention. Alors que la prolactine booste les mécanismes de réparation, augmenter ses niveaux pourrait contribuer à favoriser la régénération du foie est endommagé, malade, ou après une chirurgie. En particulier, les chercheurs envisagent déjà, sous réserve de validation de ces premiers résultats, l’utilisation de médicaments déjà connus et autorisés pour augmenter la prolactinémie (niveau de prolactine dans le sang). C’est donc une nouvelle option thérapeutique dans les maladies du foie, ses lésions ou après une chirurgie.
Source: The American Journal of Physiology-Regulatory, Integrative and Comparative Physiology October 20, 2013doi:10.1152/ajpregu.00282.2013Prolactin promotes normal liver growth, survival, and regeneration in rodents: effects on hepatic IL-6, suppressor of cytokine signaling-3, and angiogenesis