Une grossesse heureuse n’a pas besoin d’alcool. Plus d’une femme sur 10 en consomme toujours pendant la grossesse et cette consommation est associée à une affectivité négative, à l’anxiété et au stress, c’est ce que constatent ces chercheurs norvégiens, qui publient dans la revue Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica. Un bilan qui doit être affiné selon le pays et sa culture, malgré son large échantillon représentatif de la population, mais qui alerte, à nouveau, sur les risques graves pour la santé de l’enfant.
Selon l’étude, représentative de la population norvégienne, dirigée par le Dr Kim Stene -Larsen, de l’Institut norvégien de santé publique d’Oslo a porté sur les données de 66.111 femmes enceintes participant à l’étude de cohorte MoBa (Norwegian Mother and Child Cohort Study). Les mères ont renseigné par enquêtes leur consommation d’alcool à 17 et 30 semaines de grossesse. Un test (Le Alcohol Use Disorder Identification Test-Consumption ou AUDIT- C) a permis de mesurer la consommation très modérée (0,5 à 2 unités (équivalant à 1 verre de vin) 1-4 fois par mois) et la consommation excessive (5 unités ou + en une fois). L’analyse révèle que,
· 16% des femmes consomment de l’alcool durant le premier trimestre de grossesse,
· 10 % au cours du second trimestre,
· 12% ont pratiqué le binge drinking au cours du premier trimestre,
· 0,5 % au cours du deuxième trimestre.
Ces résultats viennent confirmer ceux de précédentes études qui faisaient état d’une proportion de 25% à 50 % des femmes déclarant consommer de l’alcool pendant leur grossesse, une consommation d’alcool souvent associée à un faible niveau socio-économique, à la consommation du partenaire et de la mère avant sa grossesse.
Seconde conclusion, la tendance à éprouver des émotions négatives comme l’anxiété et la dépression est plus fréquente chez les femmes enceintes qui continuent à consommer. Une affectivité négative précédemment associée à une plus grande vulnérabilité au stress, aux troubles et à l’envie de « substances » en réponse au stress. Ici, l’affectivité négative a été évaluée au cours des 17 et 30è semaines de grossesse avec l’échelle Symptom Checklist Hopkins. L’analyse montre que chaque augmentation d’une unité dans l’affectivité négative maternelle est liée à une probabilité accrue de 27 à 28% de consommation d’alcool durant la grossesse.
Les risques pour l’enfant à naître comme la naissance prématurée, le faible poids de naissance, la mortinatalité et le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), des risques graves pour la santé de l’enfant, devraient être mieux connus. Des risques graves qui ont motivé la recommandation de s’abstenir totalement de consommer de l’alcool durant la grossesse.
Source: Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica October 15, 2013 DOI: 10.1111/aogs.12259 Impact of Maternal Negative Affectivity on Light Alcohol Use and Binge drinking during Pregnancy (Visuel © auremar – Fotolia.com)
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