Les mots d'amour, par les ateliers Flamenco de la MJC Centre social de Chilly-Mazarin (91)
Publié le 21 octobre 2013 par Onarretetout
Une biographie de Piaf ? Encore une ? Celle-ci modifie notre regard. C’est à travers le flamenco que nous allons retrouver cette femme, morte à 47 ans après une vie de malheurs et de bonheurs, une vie bien remplie, de passions et de combats. Quand elle arrive sur scène, Sophie Le Corre est Edith Piaf : un peu voûtée, vêtue d’une robe noire, et regardant autour d’elle, la troupe de danseuses de flamenco qu’elle traverse avec modestie et bienveillance, jusqu’à cet angle de la scène, à cour, où peu à peu viendront les éléments du décor : un salon où elle nous reçoit, revenue d’entre les morts, pour nous parler. A nous, assis dans la salle, qui sommes ses amis, comme elle l’avait dit de son vivant. C’est la voix de Piaf qui ouvre le spectacle et qui le fermera. Entre ces deux enregistrements, c’est donc une comédienne qui incarne Edith, qui en porte une forme de simplicité, et semble commander, d’un geste des mains au bout de ses bras tendus et fléchis, les danses. Costumés de mille couleurs (le ciel de Paris, le rouge de la passion, les froufrous des filles de joie, le blouson noir du motard, le voile noir de la mort, les châles colorés des manèges…, les costumes sont de Sophie Pasquet), une soixantaine de danseurs font sonner le plateau, soulignent les chansons dont beaucoup sont données dans une version espagnole enthousiasmante. Et notre Piaf n’est soudain plus uniquement une petite chanteuse française, voire parisienne, mais devient cette artiste internationale, debout sur la terre, faisant front aux difficultés, ne regrettant rien, comme elle l’a chanté, et toujours en quête de l’amour. La force de ce spectacle chorégraphié par Annabelle Richefeu tient dans ce propos : l’émotion ne doit pas paralyser, il faut aller de l’avant, quitte à mourir ailleurs que dans son lit, et puis laisser les autres écrire l’histoire. Sophie – Edith, à la fin du spectacle, va de l’un à l’autre, touchant les mains, les bras des danseurs, les accompagnant jusqu’à la sortie de scène, nous disant de cette manière, à nous, ses amis : Au revoir.