Élections au Luxembourg : le parti de Juncker en tête, mais en position délicate
Publié Par Contrepoints, le 21 octobre 2013 dans EuropeCe dimanche, le Parti chrétien social (CSV) du Premier ministre sortant luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, est sorti en tête des élections législatives anticipées, mais se trouve en position délicate.
Après les élections législatives de 2009, le CSV avait formé un gouvernement de coalition avec les socialistes ayant à leur tête le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Étienne Schneider. Mais en juillet dernier, la coalition avait éclaté après le retrait des socialistes, suite à un scandale concernant des irrégularités et des malversations commises dans les années 2004-2009 par les services de renseignement. C’était la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu’un cabinet n’a pu aller au bout de son mandat.
Juncker est le doyen de la politique européenne. Âgé de 59 ans cette année, il est le Premier ministre depuis 18 ans consécutifs. Il détient ainsi le record de longévité à la tête d’un gouvernement européen . Il a été côte à côte avec l’ex-président français François Mitterrand et l’ex-chancelier allemand Helmut Kohl. Il est l’un des architectes du traité de Maastricht et de l’Union économique et monétaire. Il a été le premier président de l’Eurogroupe en 2005-2006 et a été reconduit à cette fonction en 2008, avant d’être remplacé par le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem en janvier 2013.
Au cours des élections législatives, le plus grand challenger pour Juncker était M. Schneider. Ce dernier veut faire une union tricolore (socialistes, Parti démocratique et écolos) contre le CSV. Si Schneider réussit, ce sera pour la première fois qu’un gouvernement luxembourgeois n’aura pas de chrétien depuis 30 ans. Durant les derniers 70 ans, le CSV n’a été absent au pouvoir que pendant un mandat quinquennal. Ce phénomène est qualifié de « monopartisme à la luxembourgeoise ».
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