Puisque nombre de leurs aînés «fauxcialistes», collabos actifs ou frileux, conscients, incompétents ou irresponsables majeurs s'avèrent incapables (l'auraient-ils seulement souhaité) d’interrompre la progression de l’extrême droite, xénophobe, raciste et mortifère, c’est avec ceux qui sont encore mineurs aujourd’hui qu’il faut dès demain organiser la résistance. L’organiser avec tout ceux qui ont pris la mesure de ce qu’il reste d’humanité à défendre sans marchandage, sans concession.
Nous ne rêvons pas, nous voulons seulement éviter qu’un cauchemar puisse devenir réalité.
Refusons que la haine fasse programme
Des vents porteurs de stigmatisation soufflent sur l’Europe et la France. Des vents porteurs de violence et d’exclusion. Ainsi avons-nous entendu, ces dernières semaines, une série de déclarations aussi démagogiques que haineuses, qui nous inquiètent profondément.
Dans un contexte social tendu, alors que les tentations sont grandes de rejeter la cause des maux économiques et des difficultés sociales du pays sur un bouc émissaire, les Roms présents sur notre territoire ont été désignés à la vindicte populaire par des élus et responsables, locaux et nationaux. Les raisons, les argumentations développées ne sont pas toujours les mêmes ; mais chacune d’entre elles concourt à abaisser le débat public, à réactiver des postures racistes et, d’avance, à en légitimer les conséquences.
C’est pourquoi nous rappelons solennellement que la responsabilité des élus, quel que soit le niveau où elle s’exerce, consiste à refuser les sollicitations haineuses et à leur opposer, en paroles et en actes, les valeurs historiques de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent la République.
Nous, associations engagées dans la lutte anti-raciste, lançons ensemble un appel solennel aux responsables gouvernementaux et politiques, aux élus et aux candidats : quels que soient vos engagements partisans, condamnez toute désignation de boucs émissaires, refusez que la haine fasse programme, refusez la réhabilitation du racisme, refusez la brutalité verbale, toujours annonciatrice de passages à l’acte dramatiques.
Il dépend largement de vous que le débat public, la discussion politique restent au service de la démocratie.
Appel solennel de la Ligue de droits de l’Homme, de la Licra et du Mrap
Paris, le 17 octobre 2013