Airpocalypse

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) vient de classer la pollution atmosphérique comme cancérogène certain. Attention, il est inutile de se précipiter dans votre 206 1.9L D de 253 576kms – plus cotée à  l’Argus depuis un p’tit moment pour tracer fond de cale sur les côtes bretonnes ou au ballon d’Alsace pour y respirer un air plus frais : rien n’a été épargné par l’insouciance générale. Depuis le jeudi 17 octobre 2013, on va officiellement tous mourir en respirant et cela est devenu un vrai problème de santé publique au même titre que Nabila, les navets, les pesticides, les cigarettes, le travail et TF1.

Au moment ou vous lisez ces lignes, nous savons que vous commencez à paniquer, graduellement votre souffle devient plus court et vous avez la sensation d’étouffer comme si une BBW vous avait coincé la tête entre sa laiterie sans vouloir vous laisser en sortir. Vous vous ruez vers la fenêtre pour inhaler un bon bol d’air frais, mais rien n’y fait puisque l’air est pollué et que cette grande bouffée d’oxygène vous a certainement couté quelques années d’espérance de vie. Impuissant et désespéré, vous retournez vous allonger sur la poitrine de votre nymphe (chacun ses goûts) pour agoniser.

En 2010, l’OMS estime à 223 000 le nombre de personnes mortes d’un cancer du poumon liée à la pollution atmosphérique – la musique de Gesaffelstein parfois qualifiée d’atmosphérique n’entre évidemment pas dans ses critères étant nominé dans la catégorie Stupéfiants. Cette pollution est aussi responsable de maladies chroniques respiratoires et cardio-vasculaires, ainsi que de cancers de la vessie.

Airpocalypse, voilà comment appellent les chinois le phénomène qui est en train de ravager leurs poumons. C’est à travers un épais brouillard liée aux émissions polluantes que bon nombre de pékinois tentent de trouver leur chemin pour rentrer du travail. Ces conditions font fuir les touristes mais les constructeurs de GPS et de masques à gaz y voient une ouverture, le marché s’annonçant relativement porteur. A Sao Paulo maintenant, état le plus riche du Brésil, on meurt deux fois plus de la pollution que des accidents de la route.

En France, notre moteur diesel à encore de belles années devant lui même si ce carburant a déjà été classé en 2012 comme cancérogène. C’est d’ailleurs devant Bruxelles qu’elle aura à s’expliquer de sa non-action en la matière ne respectant pas la directive sur la qualité de l’air. L’hexagone encourt d’énormes pénalités financières. En dépit des preuves qui s’accumulent sur la nocivité du gasoil, le gouvernement se refuse pour le moment à se saisir du dossier. La France reste le pays qui dispose du parc diesel le plus important au monde.

 Au même titre que l’affaire de l’amiante, les citoyens pourront attaquer l’Etat pour « carence fautive », l’inaction face à un danger connu étant ainsi reconnue, de lourdes sanctions financières seraient prononcée à l’encontre de la France. D’ici à ce que tout le système judiciaire se mette en place, nous pouvons compter encore sur quelques milliers de morts supplémentaires, autant de personnes qui ne porteront pas plainte. Mais est-ce bien raisonnable de compter sur cette variable incertaine alors qu’une réflexion complète sur notre système énergétique serait tellement plus simple.