Magazine Bien-être

Le devenir-être – par Tahifé Doll

Publié le 20 octobre 2013 par Techniques De Méditation @tecmeditation

Le devenir-être – par Tahifé Doll

Cet article est la contribution de Tahifé Doll à l’événement « A la Croisée des Blogs » d’octobre sur le thème « Être », organisé par Techniques de Méditation et DeveloppementPersonnel.org.

Je me vois en larmes dans le tram composer son numéro et après plusieurs passages en catimini dans les toilettes de mon travail pour masquer mes larmes.

Lui demander qui je suis ? A elle, ma meilleure amie : « qui suis-je », je lui demande, qu’est ce que tu aimes et n’aimes pas en moi ? Le raz de marée avait commencé et avait ouvert la boite de Pandore.

Ne plus être la somme de mes blessures, de mon éducation, de mes peurs…. Juste être dans l’être.

Pour apprivoiser ma colère, j’avais commencé à méditer. Lorsque vous vous lancez dans la méditation, vous ne savez pas ce que votre calme intérieur va remuer en vous… Les miasmes qui vont être exhumés. Pour moi, ce fut et ça continue d’être un véritable parcours du combattant, je suis en guerre contre moi-même pour retrouver mon véritable Moi qui participera à l’être.

On dit que la méditation nous recentre mais elle met à jour nos plus grands affres, nous met face à notre misère mentale…. tenez vous prêts, c’est le passage obligé! Une fois entamée, la reddition n’est plus possible, cela scelle un pacte entre vous et votre âme et cette dernière s’assurera que vous l’honorerez.

Elle vous traquera, traquera vos émotions, sensations, s’engagera dans un corps à corps avec votre ego. Aussi évanescente que des volutes de fumée, elle apparaîtra et vous, attaché au poteau de vos habitudes, tenterez de la faire disparaître, mais aussi légère soit-elle, elle n’en sera pas moins tenace.

Qu’est ce que l’être? Je ne suis pas encore dans l’être, je suis le devenir-être….en prenant ma place et en sachant que ma place est nécessaire dans cet infini….

Quand je médite, je me disperse en des millions de points, de sensations qui se fondent, se mélangent dans l’univers.

En fait, j’ai l’impression qu’on est pas « l’être », on est dans l’être. L’être pour moi est cette masse informe, invisible, subtile qui bien souvent nous échappe, une matrice. Lorsqu’on est dans l’être, on est dans l’infini, la complétude, dans le tout…

Avant cela, on surfe sur les vagues de la vie, en tout cas, cela fut mon cas. Lorsque nous sommes dans l’être, nous sommes dans un équilibre de lâcher-prise et de tenir bon. Oui mais comment savoir à quel moment, lâcher-prise et à quel moment tenir bon?

Mon parcours tellement chaotique me fait vouloir continuer de tout contrôler, me donner cette sensation que je maîtrise quelques éléments de ma vie… Alors qu’aujourd’hui au moment où j’écris, tout s’est effondré, de mes valeurs jusqu’à tout ce que je pensais avoir sous ma férule, tout s’effondre et je n’ai plus rien à  raccrocher, j’oscille entre profond abattement et tentative d’émerger la tête de l’eau.

Je suis le devenir-être, en gestation, je m’accouche de moi-même. Le devenir -être dans lequel je me débats, me jette dans une souffrance innommable, enchâssée dans l’illusion, sertie dans l’ego. Mon corps se rétracte, avec mes émotions, mon plexus me fait mal.

Et la commence et recommence ce combat.

Enfant mal-aimée de ma famille, je porte en moi les germes de mes dualités et pour me trouver unifiée, je dois plonger dans les abîmes de mon passé, de mes souvenirs, y charrier les immondices de mes peurs, de mon éducation, de mes attentes. Me mettre à mort pour commencer à être embryonnaire et rentrer enfin dans l’être.

Lâcher-prise sur les aléas de la vie et tenir bon dans la confiance.

C’est dans ces moments que je devrais méditer, trouver mon calme intérieur, mais mon intérieur est une mer agitée, houleuse… Moi qui continue de caresser cette enchaînant illusion que je peux contrôler les choses de ma vie. Mais, au moins je contrôle ma maison, j’ai développé un côté maniaque, rassurant de prime abord mais encore plus frustrant pour l’énergie que j’y mets. Ne dit on pas que notre maison est le reflet de nos pensées, et pourtant quel capharnaüm là-haut, mais ma maison est propre, en ordre. Et mon esprit est un champ de bataille. Je pense que votre caractère, vos expériences soient des indicateurs fiables de quand lâcher prise et de quand tenir bon….. Et puis, il y a votre intuition, un effleurement ou le chuchotement de votre âme comme seul filet de sécurité.

Est dans L’être celui qui s’abandonne dans le destin, qui a la foi totale dans la vie. Oui mais quand la vie vous a malmené, comment y parvenir?

Retrouver son centre en méditant et en disséminant des bouts de soi dans l’univers, sentir les énergies. Une fois éparpillés, on prend conscience que ces bouts de soi s’encastrent parfaitement à d’autres bouts de cet univers, tout est à sa place.

L’être, c’est lorsqu’on se rend compte que pour chaque personne côtoyée, nous y avons laissé un bout de nous, une empreinte, de colère, d’amour, de haine, de ressentiment de jalousie, d’envie, d’espérance, ce bout d’empreinte qui a façonné un bout de l’autre, de sa personnalité ou de sa conscience et tous ces morceaux de moi que j’aurais éparpillé en chacun d’eux, tout comme chaque personne rencontrée a laissé un bout d’eux en moi qui fait ce que je suis aujourd’hui….un assemblage, un puzzle qui se reconstitue au fur et à mesure que j’ingurgite ou régurgite ce que je ne veux plus.

Reliés les uns aux autres, et pourtant indépendants, l’être est la différence dans et pour l’unité. Nous sommes dans l’être, lorsque nous ne sommes plus en gestation, lorsque nous prenons conscience que nous sommes le tout dans le tout, le petit point dans le tout mais sans ce petit point, le tout ne serait pas le tout.

Nous sommes dans l’être lorsque nous travaillons de concert avec la vie, orchestrons ensemble.

L’être est cet assemblage de chacun de nous. Nous n’existons pas sans l’autre mais il nous faut arrêter d’exister pour l’autre mais vivre pour soi et continuer d’éparpiller des bouts de nous chez l’autre, le meilleur de préférence!

En prenant conscience que chaque événement , chaque personne rencontrée bonne ou mauvaise participe à la perfection de notre être, nous sommes alors dans l’univers entier et donc dans l’être car chaque geste, action parole donnée posée s’entremêle avec le destin de chacun et c’est cet écheveau qui participe à la complétude de l’univers.

J’y arrive petit à petit avec des écueils, des chutes, des relèves et inlassablement je suis mon chemin pour tracer ceux des autres. Je suis le devenir-être.

Techniques de Méditation - L'art de méditer au quotidien


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Techniques De Méditation 26881 partages Voir son profil
Voir son blog

Dossier Paperblog

Magazines