Encore une sempiternelle biographie me suis-je dit en ouvrant ce roman reçu récemment d’une amie. C’est un auteur que je ne connaissais pas et j’ignorais donc tout de sa production littéraire…
Mais dès le début de la lecture, j’ai été gagnée par l’enthousiasme et n’ai pu détourner le regard de ce récit, fût-ce un court instant.
Entre les lignes l’on ne tarde pas à découvrir toute la problématique d’une relation mère-fils qui aurait pu tourner au drame, à la séparation si l’amour, celui-là au-delà de toutes les frontières, ne régnait pas en toile de fond.
Et la très belle plume de l’auteur donne au récit toute sa saveur. Il décrit à merveille cette relation tendue mais aussi riche de sentiments si puissants qu’elle rend le petit Richard dépendant même à l’âge adulte.
L’auteur ne se borne pas à nous conter l’histoire d’une mère un peu spéciale, un peu destructrice, un puits d’amour aussi. Au milieu de ce coin d’Amérique pas très rieur – peu de monde connaît Gloversville, une petite localité austère de l’État de New-York – Richard Russo grandit auprès de celle qui lui pourrit le quotidien, marche dans ses plate-bande chaussée de gros sabots qui laissent des traces indélébiles, lui bouffe l’existence et règne telle un geôlier attentif aux moindres écarts hors du chemin qu’elle lui a tracé et duquel il n’a pu s’échapper qu’au décès de celle-ci…
Entre les lignes, il dépeint aussi magistralement le tableau de ce petit coin de perdition, cette bourgade aujourd’hui moribonde mais qui naguère florissait grâce à une ganterie prestigieuse et où son grand-père paternel s’était installé.
Voici donc un coup de cœur, une lecture qui valait la peine de ne pas être abandonnée à cause d’a priori…
Ailleurs de Richard Russo
Date de parution : 12/09/2013