La ghréline, une hormone déjà connue pour stimuler l’appétit et favoriser l’adiposité, produite dans les situations de stress prédisposerait également le cerveau au syndrome de stress post-traumatique (SSPT). C’est ce que suggère cette étude du Massachusetts Institute of Technology, publiée dans la revue Molecular Psychiatry, qui envisage l’utilisation de médicaments qui réduisent le taux de ghréline, développés au départ pour lutter contre l’obésité pour prévenir le risque de SSPT chez les personnes vulnérables.
Le stress est une réponse utile au danger, car il stimule la réaction de défense. Mais s’il devient chronique, il entraîne l’anxiété, la dépression et d’autres maladies mentales. Une zone du cerveau, l’amygdale joue un rôle particulièrement important dans le développement de la peur en réponse au stress, en produisant de grandes quantités d’hormone de croissance.
Les chercheurs montrent, sur le rat, qu’une surexpression prolongée de l’hormone de croissance augmente la peur et qu’au contraire, le blocage des récepteurs qui interagissent avec la ghréline ou l’hormone de croissance réduit la peur à des niveaux normaux. Lorsque les rats sont exposés à un stress chronique, avec des sons par exemple, les niveaux de ghréline et d’hormone de croissance augmentent, et les souvenirs de peur réapparaissent. Un processus similaire, selon les chercheurs, à celui du développement d’un SSPT chez l’Homme.
Une toute nouvelle cible médicamenteuse: Alors que l’axe hypothalamo-pituito-surrénalien (HPS) qui produit l’adrénaline, le cortisol et d’autres hormones est la principale voie actuellement connue et ciblée pour traiter le stress, les chercheurs montrent ici que le rôle de la ghréline dans le stress est totalement indépendant de cette voie. De plus, la ghréline est la cible de traitements en développement contre l’obésité, dont aucun n’a d’ailleurs encore abouti. Des candidats-médicaments qui pourraient servir d’autres objectifs, alors que la ghréline apparaît comme la nouvelle cible possible des thérapies anti-stress.
Source: Molecular Psychiatry 15 October 2013; doi: 10.1038/mp.2013.135 A ghrelin–growth hormone axis drives stress-induced vulnerability to enhanced fear (Vignette© pzAxe – Fotolia.com)