Un risque d’hypercholestérolémie multiplié par 5, c’est ce qui revient aux enfants de mères ayant une hypercholestérolémie (LDL) avant leur grossesse. Cette étude présentée au Congrès canadien de santé cardiovasculaire révèle comment, par l’effet « épigénétique », une partie du risque de cholestérol élevé est en quelque sorte hérité.
Les expositions in utero interviennent bien dans la modification des risques de maladies cardio-vasculaires, explique le Dr. Michael Mendelson, chercheur à l’Hôpital de Boston et auteur principal de l’étude, qui, pour la première fois a exploré l’exposition à l’hypercholestérolémie de la mère. Son étude a analysé les données cliniques de 3 générations de participants à la Framingham Heart Study (FHS), une grande étude lancée en 1948 sur l’identification des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire.
· L’auteur remarque d’abord, qu’à cette époque, le taux de cholestérol chez les jeunes en bonne santé n’était jamais mesuré, a fortiori au moment de la grossesse. L’étude Framingham avait débuté avec une cohorte de 5.200 hommes et femmes qui n’avaient pas encore développé les symptômes cardiovasculaires évidents.
· Mais, sur les générations suivantes, les chercheurs constatent que le cholestérol maternel avant la grossesse est associé à d’importants facteurs de risque de maladies cardiovasculaires chez les enfants, une fois à l’âge adulte,
· Une association plus forte avec un cholestérol maternel élevé avant qu’après la grossesse.
L’épigénétique intervient ici à nouveau pour expliquer comment des facteurs environnementaux, ici l’exposition in utero au cholestérol maternel, vont modifier l’expression des gènes et vont entraîner un effet durable dans la régulation du taux de cholestérol. Les mécanismes biologiques restent encore à préciser et leur compréhension pourra permettre d’éviter ce cycle transgénérationnel de l’hypercholestérolémie et des maladies cardiovasculaires qui vont avec. Car l’hypercholestérolémie qui peut conduire à l’athérosclérose est un facteur de risque majeur de maladie cardiaque et d’AVC.
Et dans l’attente de savoir prévenir le risque épigénétique, il reste un mode de vie sain, la pratique de l’exercice et si nécessaire, les médicaments.
Source: The Canadian Cardiovascular Congress via Eurekalert (AAAS) A mother’s high cholesterol before pregnancy can be passed on to her children (Visuels The Heart and Stoke Foundation)
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