L’excès de graisses alimentaires a déjà été reconnu comme un facteur d’infertilité chez l’homme. Une petite étude d’une équipe de Harvard, publiée dans Human Reproduction, avait déjà démontré une réduction (réversible) du nombre de spermatozoïdes et de leur concentration de 40% avec un régime alimentaire trop riche en graisses saturées. La même étude montrait a contrario qu’un apport plus important d’acides gras oméga-3 polyinsaturés (présent en particulier dans les poissons) apportait une meilleure qualité de sperme.
Viande ou poisson ? Au départ, les chercheurs d’Harvard voulaient évaluer la qualité de la viande et des aliments à base de de viande transformée produits aux États-Unis et secondairement l’effet des hormones naturelles ou synthétiques données aux animaux sur la fertilité humaine.
Les chercheurs ont analysé plus de 350 échantillons de sperme de 156 hommes venant en consultation au Massachusetts General Hospital Fertility Center qui ont renseigné leur régime alimentaire par questionnaire. Ils ont pris en compte les facteurs de confusion possibles comme l’âge, l’indice de masse corporelle, le délai d’abstinence, le tabagisme, l’apport calorique…
L’analyse constate que
· la consommation de viande rouge transformée a un effet néfaste sur la morphologie des spermatozoïdes, leur taille et leur forme de nature à entraîner l’infertilité. L’association, dose-dépendante suggère que l’apport de graisses saturées est liée à la baisse du nombre de spermatozoïdes. Une seule tranche de bacon ou une seule saucisse par jour entraînerait une baisse de 30% du nombre de spermatozoïdes « normaux ».
· En revanche, la consommation de poisson blanc est associée à une amélioration de la qualité du sperme, de la forme des spermatozoïdes, la consommation de poisson « rouge » (Thon, saumon), à l’augmentation, jusqu’à 34%, de leur nombre.
Et l’exercice physique ? Lors de la réunion l’American Society for Reproductive Medicine, une autre équipe d’Harvard précise aussi que l’exercice physique peut augmenter le nombre de spermatozoïdes et donc peut améliorer les chances de conception. L’étude basée sur les échantillons de sperme de 137 participants, rapprochés de leurs niveaux d’activité physique, constate que les hommes qui pratiquent présentent des niveaux plus élevés de concentration de spermatozoïdes. Certains types d’activités stimulent la fertilité,comme les activités de plein air et l’haltérophilie. Ainsi, les participants qui passaient plus d’une heure et demie chaque semaine en plein air avaient une concentration de spermatozoïdes augmentée de 42% par rapport aux hommes plus sédentaires. Les participants pratiquant l’haltérophilie plus de 2 heures par semaine, présentaient une augmentation de 25% du nombre de spermatozoïdes.
Bref, en matière de fertilité, un mode de vie sain compte aussi.
Source: Fertility and Sterility September 2013 doi:10.1016/j.fertnstert.2013.07.1765 Meat intake and semen parameters among men attending a fertility clinic et American Society for Reproductive Medicine in Boston
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