"La sortie de Philippe Martin sur l’ours est beaucoup plus qu'un faux-pas, c'est la confirmation d'une succession de faux-pas qui font au bout du compte que l'ours est entrain de se casser la gueule de façon dramatique! Nous sommes dans la continuité de l'expo de Toulouse: La vraie place de l'ours dans les Pyrénées est au Muséum. Voilà la vérité."
par Christian Bacqué
M. Martin, dans sa politique des copains d'abord, ne fait que confirmer ce que l'on pressentait depuis longtemps: derrière les faux semblants et la temporisation à outrance l'Etat Français ne travaille en fait depuis fort longtemps qu'à l'éradication du plantigrade. C'est maintenant une évidence qui saute aux yeux. Ce n'est pas un faux-pas mais la confirmation d'une vraie voie pertinemment tracée par un Ministre socialo ECOLOGISTE qui conduit tout droit à faire disparaître le plantigrade des Pyrénées. Années après années, de ministères en ministères la part de l'ours se restreint de plus en plus à la portion congrue. Aujourd'hui nous touchons le fond.
Et pendant ce temps là on fait des risettes à des ours empaillés à l'expo de Toulouse. Ah, comme on les aime ces animaux maintenant qu'ils sont morts. Qui peut croire encore sérieusement que l'ours soit vraiment protégé dans les Pyrénées et ait encore un avenir plausible? Franchement!
Si on compare l'excellent bilan fait récemment par M. Javier Naves éminent biologiste accrédité par l'Etat espagnol pour le suivi de l'ours en Cantabriques Asturies, (autre chose que M Philippe Martin), à ce qui se passe chez nous, on ne peut que conclure que côté français, nos gouvernements successifs travaillent avec application et détermination, de façon lente et déguisée à l'élimination du plantigrade.
M.Naves traite de "encore fragile" une population de plus de 200 individus qui a connu plus d'une trentaine de naissances cette année avec un bon début d'optimisation de la diversité génétique grâce aux échanges entre deux noyaux de population. Avec dix fois moins d'individus, comment doit t-on qualifier notre petit noyau d'ours livré à lui même et laissé à l'abandon des désastres de la consanguinité?
La conclusion qui s'impose est que la France veut la disparition de l'ours dans les Pyrénées et est entrain de s'en donner les moyens. Ce n'est pas un faux-pas, pas plus qu'un hasard, c'est une volonté politique entrain de se transformer en une certitude!
A mon humble avis, pour contrer la détermination de ce gouvernement il n'y aura pas d'autre alternative que d'user de l'illégalité dans l'action. Si on veut sauver le reliquat de population actuelle il n'y aura pas d'autre choix, tôt ou tard, que de procéder à des lâchers clandestins.
En attendant malgré des conditions qui pourraient être optimales, la politique ne suit pas et l'ours arrive peu à peu en stade terminal. Songez que cette année l'ADET espérait 5 à 6 ourses suitées. Nous en avons eu que deux dont l'une a perdu son ourson. Manquent trois à quatre ourses fécondes. Conséquences de la consanguinité, avortement et mort d'oursons en bas âges, fragilité sanitaire de toute la population et encouragement à la destruction d'espèce protégée, voilà plus que jamais vers quoi nous nous dirigeons avec la politique anti ours de M.Martin.
Elle est vraiment super la politique socialiste avec les ECOLOGISTES au pouvoir, bravo! Même Nicolas Sarkozy ne l'avait pas fait, mais eux ils vont le faire. Merci aux écologistes, très fort! A moins que M. Martin n'ait décidé de mettre un terme définitif à la présence des ours béarnais en pays Toy pour les transférer vers les Pyrénées Centrales et apporter ainsi un peu de diversité génétique à l'ensemble de la population, pourquoi pas! Mais il va falloir le dire aux béarnais, car, capturer un ours et le déplacer, c’est très bien, mais le déplacer vers où M. Martin? Dans le Val d'Aran, au pays Basque, dans le Massif Central, en Slovénie?
Est-ce que M. Martin, bardé de ses certitudes écologiques mises au service de ses copains d'abord, est sérieux? Il va encore falloir que les Associations saisissent les tribunaux!
De fait nous avons, comme l'a dit l'ADET, deux ministres de l'agriculture et plus aucun Ministre de l'Ecologie. Les seules espèces protégées seront les espèces domestiques au service de l'économie agricole. La nature par essence qualifiée par la vie sauvage n'existe plus que de moins en moins aux confins d'une civilisation inexorablement envahissante et prédatrice.
Pour l'ours dans les Pyrénées, c'est une très mauvaise nouvelle qui interdit tout renforcement dans les prochaines années et donc tout espoir d'apport de diversité génétique au sein de cette petite population qui dégénère désormais dans la consanguinité avec l'aval du Ministre de l'agriculture M. Martin.
Avec de tels encouragements aux effarouchements et aux balles perdues, nous sommes désormais bel et bien arrivés en Pyrénées Centrales à une situation à la sauce Béarnaise qui envoie les plantigrades directement au Muséum en guise d'avenir.
Si quelqu'un allait interviewer M. Javier Naves, le biologiste espagnol qui a en charge le suivi de l'ours en Cantabriques et Asturies, pour lui demander ce qu'il pense dans les conditions actuelles (qui sont amenées à perdurer et à se dégrader) des chances d'avenir de notre noyau Central, nous risquerions d'être irrémédiablement envahis par le "no future" de l'ours dans le Pyrénées.
Je crois qu'il faut aujourd'hui, si la politique et les politiques ne changent pas radicalement cesser de se faire de vaines illusions sur le sort de l'ours. Et il est très difficile d'aller à l'encontre d'une volonté politique qui a l'appui de lobbies forts et puissants.
Je pense que la seule porte de sortie et le gros challenge des Associations est qu'elles parviennent à convaincre les espagnols de transférer deux ou trois ours de leur population "encore fragile" des Cantabriques-Asturies vers les Pyrénées Centrales espagnoles Avec la croissance exponentielle que connait cette population occidentale, ce devrait être sans doute bientôt possible. Et c'est sûrement dans cette voie que travaillent les Associations françaises car chez nous la situation restera sclérosée et dramatique très longtemps, tant que nous n'aurons pas effarouché certains individus du paysage politique actuel.
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