Quand les informations se téléscopent...
Le Journal de Saône-et-Loire : De nombreuses idées reçues entourent la pratique de la chasse. À la veille de l’opération Un dimanche à la chasse, le directeur de la fédération répond aux clichés les plus courants.
Les chasseurs ont tendance à boire trop ! « Bien sûr que non »
« Sur ce point, le sketch des Inconnus nous a fait beaucoup mal, même s’il me fait encore rire. Cette caricature a marqué les esprits, mais elle ne reflète pas la réalité. Pour preuve, après chaque accident, des contrôles d’alcoolémies sont réalisés et ils n’ont jamais été positifs chez nous en Saône-et-Loire. Après, il est vrai que la chasse est une pratique conviviale et qu’il n’est pas rare de boire un coup après. Mais on voit ça dans beaucoup de sports, c’est pareil que la troisième mi-temps du rugby. »
Le Dauphiné : Deux chasseurs imbibés ont écopé de peines de prison avec sursis
Fruits confits
A 20 ans, ces deux chasseurs en herbe ont voulu rivaliser avec leurs aînés, gageant leur robustesse et leur rusticité par quelques litres d’alcool.
Le 31 mai 2011 à Beauvezer, leur épopée nocturne a tourné court. Ils s’étaient retrouvés en début de soirée au bar du village autour de plusieurs verres de whisky (une vingtaine selon la procédure). Et c’est ivre mort qu’ils décidaient quelques heures plus tard, de partir au volant d’une voiture pour aller essayer un fusil de chasse. Une sortie de route et plusieurs tonneaux mettront un terme à la soirée mal engagée.
Tous deux comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains. Dans l’étendue de leurs poursuites pour chasse nocturne en réunion, alcoolémie au volant et port d’arme, ils ont échappé à l’usage de stupéfiants initialement inscrit en raison d’une nullité de procédure soulevée par la défense.
Quelques jours suivants les faits, après avoir épongé les 2,42 grammes d’alcool par litre de sang et le choc de l’accident de voiture, les chasseurs groggy ont dû coopérer à l’enquête ouverte sur leurs cas. Avant que la voiture ne quitte la chaussée, ils avaient tout de même eu le temps de tuer un chevreuil qui était posté non loin de leur passage. Au domicile de l’un d’eux, dans le congélateur, les enquêteurs qui menaient perquisition avaient également retrouvé deux oiseaux appartenant à une espèce protégée. « Je les ai gardés parce que je ne savais pas ce que c’était comme oiseau » tente de justifier l’intéressé à la barre. « Ah bon, quand vous ne reconnaissez pas un oiseau, vous tirez quand même ? » rétorque la juge. « Oui, parce qu’il faisait un peu sombre, je ne voyais pas bien » s’enfonce-t-il… Réponse malheureuse dont le procureur fera son grain dans son réquisitoire, reléguant les deux jeunes chasseurs alcoolisés au rang de... « fruits confits ».
La fédération de chasse constituée partie civile a obtenu la somme de 1000€ de dommages et intérêts que les deux chasseurs déclarés coupables devront solidairement rembourser. Ils ont été condamnés à huit mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve de deux ans avec obligation de soin en raison de son addiction à l’alcool pour l’un et, deux mois de prison avec sursis pour le second. Tous deux seront privés de leur permis de chasse pendant trois ans. Le tribunal a décidé que cette condamnation ne serait pas mentionnée à leur casier judiciaire « en raison de leur jeune âge ».