Comment dire ? Comment vous transmettre ce frémissement de l’âme que j’ai en lisant les poèmes de Lucien Noullez ? Je ne peux que vous inciter vous-mêmes à sauter le pas : osez la poésie !
La démarche de « Sur un cahier perdu » est fort bien expliquée par le poète en avant-propos : « Vivre entouré de torpeur, voilà sans doute aussi la condition des lecteurs de poésie aujourd’hui. Autour d’eux on pousse sur des claviers, on tripote des téléphones, on plonge dans des gros livres ou on s’endort. Les poèmes qui suivent sont souvent nés dune révolte contre la frénésie à laquelle les obligations de ces derniers mois m’entrainaient et pas seulement… »
Pour moi, j’ai dessiné des sigles, comme d’habitude, à côté des mots lumineux, en haut des pages que je veux relire…
Voici quelques-uns de ces vers, qui enrichissent nos êtres et illuminent un moment notre existence ; histoire de mieux la vivre ensuite.
Oh ce début de poème ! :
« Un jour
une petite symphonie sur ton épaule
te fera basculer.
Tu entendra le nom des choses… »
Ou ce sublime court poème :
« On va se déposer.
Poser le papillon,
poser les nerfs
dans les palais d’un parc
où des enfants heureux
jettent le sable à la barbe du monde. »
Laissez infuser en vous les mots, n’essayez pas d’être logiques, rationnels, mais laissez-vous porter, bercer par le coeur des mots, sa racine, son histoire inconsciente… remonteront alors à la surface de votre conscience des images, des sensations, des idées et tout cela vous nourrit, vous enrichit, vous embellit ! Les poètes nous sont indispensables, vous ne le savez pas encore ?
Jacques MERCIER
« Sur un cahier perdu », de Lucien Noullez, poèmes, « La petite Belgique », édition L’Age d’homme », 80 pp. 15 euros. Www.lagedhomme.com