Iron Man 4 du mois d'octobre nous
propose la première partie de Godkiller, à savoir le Déicide, en
vf. L'occasion de retrouver Iron Man dans l'espace, pour de nouvelles
aventures qui repoussent plus loin encore les limites du héros en
armure. Enfin, il en est ainsi sur le papier, car en réalité on a
l'impression que le scénariste Kieron Gillen navigue un peu à vue,
tiraillé qu'il est entre les exigences cinématographiques (Extremis
encore et encore) et la participation du Vengeur aux aventures des
Guardians of the Galaxy imaginées par Bendis. Du coup, ce bon vieux
Tony Stark se prélasse dans une sorte de bordel intergalactique (la
Citadelle des plaisirs...) et ramasse une belle princesse alien à la
poitrine opulente pour passer de bons moments. Une grande partie du
premier épisode se cantonne à la phase d'approche du play-boy,
entre sous-entendus et sourires aguicheurs. Le reste est un peu plus
mouvementé, puisque Stark se retrouve accusé d'avoir assassiné une
sorte de dieu local, qui n'est autre que la force Phénix. La peine
est capitale, mais Tony gagne du temps (en attendant les secours) en
combattants à mains nues (sans armure donc) de grands et gros
guerriers, à coups de boule dans la tronche. Si vous y croyez, tant
mieux pour vous. L'occasion aussi d'assister à un véritable
florilège de ce que Greg Land fait de pire aux dessins. Outre le
recyclage des mêmes profils, encore et encore, d'un épisode à
l'autre, toutes les femmes, chez lui, affichent un grand sourire
niais, ont le bout de l'index qui se touche la lèvre, et la langue
prête à lécher la paille du cocktail, en guise de promesse
grivoise. Greg, c'est Marvel Now, pas Dorcel Now!
Au menu aussi ce mois-ci les aventures
du jeune Nova (Sam Alexander), quatrième épisode. Les Chitauris
sont de sortie, l'allégeance Marvel au cinéma fait un peu mal aux
entournures... Il s'agit cette fois d'une espèce de
combat/révélation entre Sam et un certain Titus, ancien compagnon
d'armes de notre nouveau Nova. Sympa et frais, avec un McGuinness qui
tend à faire ressembler notre héros à un playmobil de l'espace.
Les Fantastiques ont droit à deux épisodes (les Gardiens sont au
repos). Le premier est entièrement centré sur le mensonge de Reed,
qui a emmené toute sa belle famille dans un long voyage à travers
le temps et l'espace, une sorte de voyage initiatique et culturel. En
réalité, il tente de trouver un remède à la dégénérescence
cellulaire qui le guette, lui et les siens. Après une visite assez
anecdotique sur la planète Ayleth, les Fantastiques vont faire la
connaissance de Jules Cesar lui même, quelques heures avant qu'il
soit sauvagement assassiné, comme nous le raconte l'histoire. Des
révélations attendent le lecteur, sur la véritable figure du grand
romain, et sur son rapport à travers le temps, avec le célèbre
quatuor Marvel. Une bonne idée, même si très vite traitée. En
tous les cas Fraction nous offre là un angle de vue original sur un
des grands noms de l'Empire romain, et parvient à le lier avec les
Fantastiques, de manière assez truculente. Bonne prestation de
Bagley aux dessins, même si ses personnages se ressemblent tous.
Allez voir son Peter Parker dans les années 90, et son Reed Richards
aujourd'hui : ils sont jumeaux! Greg Land ferait-il des émules?